Il y a du nouveau dans le portefeuille de participations d’Index Ventures, catégorie FinTech.
La liste, qui comprend des références comme Adyen, iZettle, Revolut et TransferWise, s’est allongée avec Spendesk.
Le fonds de capital-risque d’origine américaine emmène un tour de table de 8 millions d’euros au crédit de cette SAS parisienne née en 2016 dans le giron du « start-up studio » eFounders*.
Plusieurs business angels accompagnent cette levée de fonds. Parmi eux, Michaël Benabou et Laurent Asscher. Le premier est cofondateur et associé de vente-privee.com. Le second, à l’origine de LibertySurf, est devenu « serial-investisseur », se lançant sur ce créneau à la fin des années 90 avec Apollo Invest.
Président-fondateur de Spendesk, Rodolphe Ardant a déjà connu plusieurs aventures entrepreneuriales, dont une dans le domaine de l’automatisation marketing avec Wozaik, acquis en 2013 par Solocal Group, cinq ans environ après sa création.
L’intéressé avait rejoint eFounders à l’été 2015 pour travailler sur son projet qui réunit aujourd’hui 25 collaborateurs. Un effectif qu’il est question de doubler, voire de tripler, en mettant l’accent sur l’acquisition client dans les trois marchés couverts à l’heure actuelle : la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni (un profil « Biz Dev » est recherché pour chacun de ces pays).
Le tour de table – qui fait suite à une levée d’amorçage officialisée il y a un an pour un montant de 2 millions d’euros avec la participation de Kima Ventures – devra aussi permettre de « proposer de nouvelles fonctionnalités » pour « couvrir l’ensemble du processus de gestion des dépenses ».
Une promesse que Spendesk faisait déjà en mai 2016, à l’heure d’amorcer la phase commerciale pour sa solution alors testée depuis quelques semaines après d’une cinquantaine de sociétés dont AB Tasty, Dataiku, Deezer, Drivy et iAdvize.
Toutes les cinq sont restées des utilisatrices de la plate-forme destinée à simplifier la gestion des paiements en entreprise, autour d’un compte prépayé auquel peuvent s’adosser des cartes de paiement virtuelles et physiques.
Les collaborateurs peuvent se voir accorder des budgets ou en solliciter, leurs demandes étant validées automatiquement ou par les personnes habilitées. Leurs achats en ligne sont réalisés avec des cartes virtuelles (à usage unique ou plafonnées pour les paiements récurrents), une MasterCard étant disponible pour les dépenses hors ligne.
Les opérations sont catégorisées par nature et par équipe, avec des possibilités d’export vers les logiciels comptables.
Les conditions générales d’utilisation – révisées en date du 7 juillet 2017, et qu’on consultera aussi bien pour les cas de perte ou de vol que pour les modalités de résiliation – précisent que la plate-forme est actuellement ouverte aux sociétés enregistrées dans l’Espace économique européen (c’est-à-dire l’UE des 28 additionnée de l’Islande, de la Norvège et du Liechtenstein).
Elles sont, au dernier pointage, plus d’un demi-millier de sociétés à avoir adopté Spendesk, commercialisé sur le modèle de l’abonnement mensuel, avec comme principal critère le nombre d’utilisateurs.
De là découlent quatre formules dont la tarification s’adapte à des éléments comme la dépense mensuelle moyenne et le nombre d’utilisateurs actifs.
Diverses options sont proposées, à l’image des MasterCard supplémentaires.
Il existe par ailleurs des frais, notamment de change (2,99 % de commission sur les transactions dans une devise autre que celle du compte), mais aussi de retrait dans certains distributeurs, la fonction ayant été activée depuis la levée d’amorçage. En revanche, toujours pas d’assurance associée à la carte. Les travaux se poursuivent avec un partenaire, nous assure-t-on sans en spécifier l’identité.
La carte en question est émise par la Royal Bank of Scotland, via sa filiale Transact Payments Limited, basée à Gibraltar.
La tentation est grande de faire le parallèle avec la carte Payoneer, qu’Airbnb a récemment accepté de ne plus exploiter en France, sous la pression des hôteliers.
Ces derniers y voyaient un facilitateur de fraude fiscale pour les propriétaires, qui pouvaient choisir de recevoir leurs revenus locatifs sur cette carte adossée à un compte échappant aux accords d’échange d’informations bancaires signés entre la France et Gibraltar.
Du côté de Spendesk, on assure ne pas être dans la même situation : seule l’entreprise cliente peut recharger son compte, qui ne peut pas être alimenté par des versements de tiers.
* C’est, depuis le début de l’année, la troisième levée de fonds annoncée par une société issue d’eFounders, après Forest Admin (3 millions d’euros pour ce « back-office universel ») et Front (53,7 millions d’euros pour cette « boîte mail en mode collaboratif »).
Crédit photos : Spendesk
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