Squarebreak : une fenêtre sur l’économie de partage pour AccorHotels
AccorHotels acquiert 49 % du capital de la start-up Hotel Homes, qui exploite la plate-forme Squarebreak (location de logements haut de gamme).
Nouvelle incursion dans l’économie de partage* pour AccorHotels.
Le groupe hôtelier acquiert 49 % du capital de la start-up parisienne Hotel Homes, qui exploite, sous la marque Squarebreak, une plate-forme de location de logements touristiques haut de gamme en France, en Espagne (Marbella) et au Maroc (Marrakech).
Sur le modèle d’Airbnb, il est proposé aux propriétaires de résidences de les louer à des vacanciers, essentiellement en saison estivale.
Pour Hugues van Heesewijk, CEO et cofondateur de Hotel Homes, la comparaison avec l’entreprise américaine s’arrête à la dimension de la plate-forme en ligne.
Au-delà, on est sur de la prestation de niveau hôtelier. Squarebreak se positionne en l’occurrence comme un « opérateur de biens », à travers un réseau professionnel d’intendants qui prennent en charge la mise en ligne des annonces, la rédaction des contrats de location, la collecte des loyers, la réception des hôtes, l’entretien quotidien, l’état des lieux, etc.
« Dématérialiser l’hôtel »
Parmi les services proposés et dont on bénéficie habituellement dans l’hôtellerie, on relèvera la blanchisserie (mise à disposition de linge de maison changé toutes les semaines), la gastronomie (paniers gourmands, réservation de restaurants, chef à domicile…) ou encore le tourisme (excursions, visites de musées, locations nautiques…).
Par « positionnement haut de gamme », il faut entendre des offres de type villa à Cannes pour 4 500 euros par semaine ou appartement à 800 euros par nuit à proximité du parc Monceau (Paris 8e).
Squarebreak n’exclut pas de se positionner un jour sur les déplacements d’affaires. Mais pour l’heure, l’activité reste orientée sur les résidences de vacances.
Hugues van Heesewijk ne nous précise pas le montant de la levée de fonds, ni sa conséquence sur la dilution du capital de son entreprise (qui avait déjà réalisé un tour d’amorçage de 300 000 euros en 2013). Il acquiesce toutefois à demi-mot quand on lui demande si le chiffre de 3 millions d’euros que l’on voit circuler sur la Toile est « dans la bonne fourchette ».
Une enveloppe que la start-up immatriculée en 2013 compte exploiter pour « développer la première chaîne de maisons hôtelières ». Il s’agit là d’établir des synergies avec AccorHotels, avec l’objectif de « dématérialiser l’hôtel sous forme de résidence privée ».
Mer ou montagne ?
Avant d’aborder l’international, Hotel Homes va se concentrer son développement sur la France, « pays à forte demande touristique » qui représente aujourd’hui 90 % de son chiffre d’affaires.
Déjà présente en Corse, en Aquitaine, à Paris, en Provence, en Rhône-Alpes et sur la Côte d’Azur, l’entreprise vise les côtes bretonnes et normandes… ainsi que les stations de montagne (Hugues van Heesewijk nous a répondu de Chamonix, précisant que Squarebreak n’avait « pas vocation à être un acteur urbain, au vu de la densité de l’offre hôtelière dans ces zones).
Pour se rémunérer, la plate-forme prélève 30 à 40 % de commission hors taxes sur le prix des locations. Un taux qui varie en fonction des accords, notamment s’ils sont annuels.
En matière de taux d’occupation, la fourchette est large : de 50 à 90 % selon les destinations. « Autant on est sur du 70 à 80 % à Paris, autant c’est beaucoup plus difficile de faire une estimation sur les locations saisonnières », confie Hugues van Heesewijk.
Dans tous les cas, on lira attentivement les conditions générales et la foire aux questions avant de se lancer dans une réservation (Squarebreak revendique 6 000 nuitées réservées en 2015).
* AccorHotels prend également une participation minoritaire dans Oasis Collections, entreprise argentine qui propose des hébergements et des services personnalisés en Europe et sur le continent américain, avec un focus sur les déplacements professionnels.
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