Stages : le secteur IT devra s’adapter avec les nouvelles règles d’accueil
Un décret fixe les modalités d’application de la loi qui unifie la gestion des stagiaires en entreprise. L’écosystème IT devra s’adapter également.
Dans quelle mesure les stagiaires seront davantage pris en compte en entreprise avec la réforme gouvernementale ? C’est une ressource humaine très sollicitée vu la conjoncture économique exécrable qui amène les entreprises à modérer les nouvelles embauches.
L’écosystème IT (start-up, sociétés Internet, SSII) n’échappe pas à la tendance. C’est une aide précieuse pour avancer dans les projets et le recours à ce type de galop d’essai en entreprise se révèle peu onéreux.
Pour le candidat, c’est un premier pas pour découvrir la vie en entreprise. Pour l’employeur, c’est un moyen de dénicher des talents potentiels. Qui sait ? Avec la perspective de signer un contrat de travail en bonne et due forme pour les meilleurs éléments. Mais gare à la dérive de l’exploitation abusive des stagiaires sans véritables compensations financières à la clé.
Difficile de chiffre le bataillon de stagiaires en France, qui semble passer à travers les grilles des statistiques officielles. Néanmoins, on en recensait 1,2 millions de stagiaires en 2012 contre 600 000 en 2006, selon les chiffres du Conseil Economique et Social (via France Info)
Réforme : Unification du statut de stagiaire
Le gouvernement vient de parachever une réforme à ce sujet. Un décret d’application émanant du ministère du ministère de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a été publié le 30 novembre au Journal officiel. Le vote de la loi remonte au 26 juin dernier.
C’est le fruit d’une proposition de loi déposée par la députée de Meurthe-et-Moselle Chaynesse Khirouni et soutenue par la secrétaire d’Etat Geneviève Fioraso (Enseignement supérieur & Recherche) au nom du gouvernement.
Le décret précise des points de modalité pour son application : intégration des stages dans les cursus de formation, encadrement pour limiter les abus et amélioration de la qualité des stages et du statut des stagiaires
Dans sa présentation disponible sur le site Internet de l’Education nationale, il est stipulé que le décret « renforce la dimension pédagogique du stage et précise les modalités d’intégration des stages dans un cursus » : volume minimal de formation fixé à 200 heures au minimum par an, désignation d’un enseignant-référent et d’un tuteur de stage dans l’entreprise.
Il a tendance à unifier le cadre réglementaire applicable à l’ensemble des stages proposés par les organismes d’accueil (de droit public ou de droit privé).
Le statut des stagiaires est renforcé, tout comme le cadre d’intégration. La durée hebdomadaire de présence effective du stagiaire (qui ne peut excéder celle des salariés) sera clairement inscrite dans la convention de stage. Tout comme les autorisations d’absence et de congés et la liste des avantages offerts par l’organisme d’accueil (accès au restaurant d’entreprise, titres-restaurant, prise en charge des frais de transport.
Le décret confirme l’augmentation de la gratification mensuelle minimale prévue pour les stages de plus de deux mois, de 436 euros à 523 euros (+87 euros) en deux étapes : + 43,5 euros à compter de la publication du décret et + 43,5 euros à la rentrée 2015. En dessous de deux mois, le versement d’une gratification est facultatif.
Stagiaires : des disparités
Du 18 septembre au 20 octobre 2014, la société AJstage, spécialisée dans le recrutement de stagiaires, d’alternants et de jeunes diplômés, a réalisé une étude nationale sur l’indemnisation des stagiaires qui a recueilli 1860 réponses pour 3000 stages effectués (voir infographie en format PDF).
Parmi les enseignements de cette étude, on apprend qu’il vaut mieux être en école de commerce qu’en université. Ainsi, les stagiaires universitaires ont reçu une indemnisation moyenne de 600 euros, contre une indemnisation moyenne de plus de 700 euros pour les stagiaires issus d’écoles de commerce (750 euros), d’ingénieurs (718 euros) ou encore d’informatique (728 euros).
Si l’on prend les grandes fonctions transversales en entreprise, il vaut mieux travailler en finance qu’en communication. Toujours selon Ajstage, les stagiaires dans le domaine de la finance sont indemnisés 1042 euros par mois contre 520 euros par mois dans le domaine de la communication.
Rappelons qu’il existe des portails spécialisés dans le recrutement de stagiaires comme AJStage mais aussi Kapstages.com (groupe Solocal). Pour partager les informations de manière plus engagée, vous avez également des collectifs comme Génération Précaire (site down mais la page Facebook reste active)
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