Stéphane Richard en garde à vue : Orange dans l’expectative
L’ex-directeur de cabinet de Christine Lagarde à Bercy est rattrapé par la justice dans l’affaire Tapie. La situation se complique pour Stéphane Richard qui voudrait encore diriger Orange après l’échéance de son mandat de P-DG qui survient mi-2014.
Lundi matin, dans le cadre de l’affaire Tapie, Stéphane Richard, P-DG du groupe Orange et ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde lorsqu’elle occupait le poste de ministre de l’Economie et des Finances (2007 – 2011), a été placé en garde à vue.
La justice cherche à éclaircir les conditions de l’arbitrage datant de 2008 pour clore le contentieux entre Bernard Tapie et le Crédit Lyonnais (403 millions d’euros octroyés à l’homme d’affaires). Mais ce schéma de règlement est contesté.
Fin mai, l’ancienne ministre de l’Economie (désormais à la tête du FMI) avait été convoquée devant la Cour de la République en vue d’une éventuelle mise en examen.
Finalement, après une longue audition, elle a été placée sous le statut de témoin assisté.
L’implication de Stéphane Richard perturbe la vie de l’organisation du groupe Orange.
La semaine dernière, la section syndicale CFE-CGC/UNSA France Télécom – Orange avait protesté contre les pressions politiques. En particulier après les déclarations d’Arnaud Montebourg, Ministre du redressement productif, qui avait déclaré au Monde : « Si Stéphane Richard est mis en examen, il lui sera difficile de rester [P-DG d’Orange, ndlr]. »
Le syndicat rappelait la nécessité de respecter « la présomption d’innocence ».
Au terme de cette garde à vue qui survient au même moment qu’un autre protagoniste dans l’affaire du Crédit Lyonnais*, Stéphane Richard pourrait être placé, soit sous statut de témoin, ou de témoin assisté ou mis en examen.
Qui va diriger Orange pendant son absence ?
Le service de communication du groupe télécoms a précisé au Figaro que Gervais Pellissier (Directeur général délégué) « peut faire fonctionner l’entreprise, comme il le fait quand Stéphane Richard est en voyage à l’étranger ».
Mais la situation se complique dans la perspective du renouvellement de son mandat de P-DG du groupe Orange qui arrive à échéance en juin 2014
En mi-journée, le titre de France Telecom – Orange vacille un peu en Bourse. Il perd 1,48% à 7,52 euros.
*Il s’agit de Jean-François Rocchi, l’ex-président du Consortium de réalisation (CDR), la structure chargée de solder le passif du Crédit Lyonnais.