L’affaire Tapie déborde chez Orange.
Stéphane Richard, P-DG du groupe télécoms, a été mis en examen pour « escroquerie en bande organisée » dans le dossier relatif à l’arbitrage privé dont a bénéficié en 2008 l’homme d’affaires alors en conflit avec le Crédit Lyonnais (devenu LCL entretemps) sur la revente d’Adidas.
A l’époque, il était le directeur de cabinet de Christine Lagarde, ministre de l’Economie et des Finances.
Après une garde à vue qui a duré 48 heures, le patron d’Orange se déclare « confiant et combatif ».
L’avocat de Stéphane Richard a annoncé son intention de déposer un recours pour obtenir l’annulation de la décision de mise en examen de son client qui serait « infondée ».
Cet épisode judiciaire va laisser des traces au sein du groupe Orange.
Sur RTL, Fleur Pellerin, ministre des PME, de l’Innovation et de l’Economie numérique, considère que la question du maintien de Stéphane Richard à la tête d’Orange « est posée ».
La gestion de l’entreprise n’est pas remise en cause mais il s’agit de déterminer maintenant dans quelle mesure cette mise en examen « fragilise » Stéphane Richard comme président d’Orange. C’est aux « actionnaires et aux administrateurs de décider », a-t-elle précisé.
Mais l’Etat aura mon mot à dire, étant actionnaire à hauteur de 27% du capital et disposant de trois administrateurs sur 15 selon Silicon.fr.
Un conseil d’administration extraordinaire se déroulera « dans les prochains jours ». L’Etat fera valoir sa position à ce moment-là.
La section syndicale CFE-CGC/UNSA du groupe France Télécom – Orange évoque « un choc » pour le personnel de l’opérateur.
Elle considère qu’il faut éviter « tout changement brutal de direction, qui aurait forcément des conséquences préjudiciables » (« Personne ne peut prétendre maîtriser le pilotage d’une telle entreprise en quelques jours »).
Le syndicat CFE-CGC/UNSA indique également que les personnels (17 000 collaborateurs) « renouvellent leur soutien à leur P-DG ».
Parallèlement, rappelons que Didier Lombard, prédécesseur de Stéphane Richard à la tête du groupe France Telecom, est également mis en examen pour « harcèlement moral » dans le cadre de l’enquête sur la série de suicides chez l’opérateur télécoms pendant son mandat.
Jeudi après-midi vers 16H40, le titre du groupe en Bourse perdait 0,39% à 7,44 euros.
(Credit photo : Photothèque Orange)
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