Stéphane Richard, le P-DG d’Orange, a fait le point sur la situation de l’opérateur dans le contexte d’une arrivée imminente de Free Mobile, mais aussi de la 4G lors d’une interview accordée au Figaro.
Il affirme ainsi ne pas avoir peur de Free Mobile. « Nous avons tout un arsenal de ripostes commerciales prêtes pour répondre très rapidement aux offres de Free« , explique-t-il.
L’opérateur historique pourra jouer sur les prix ainsi que sur le marketing : « tout ne se résume pas à un prix! La mamie du Cantal n’a pas besoin de la même offre qu’un geek à Paris. […] Nous, nous essayons de proposer la meilleure offre pour chaque catégorie d’utilisateur. »
Mais cette concurrence s’exerce « dans un climat serein et respectueux. » Au point que Stéphane Richard est prêt à accueillir Free sur son prochain réseau 4G.
Il compte ouvrir les hostilités en 2013 après des expérimentations « grandeur réelle sur plusieurs sites, dont un en région parisienne. »
D’ailleurs le grand patron se félicite des rachats de fréquences 4G qui vont l’aider à rester « le réseau numéro un en qualité. »
Surtout, les fréquences (en particulier la bande des 30 MHz) et le prix obtenu (891 millions d’euros) lui permettent de s’enorgueillir de son succès : « Nous avons plus de fréquences, qui plus est de meilleure qualité, pour un montant inférieur à celui payé par SFR. »
Une performance due à la puissance d’analyse financière de l’entreprise vitaminée : « Nous avons testé 8 millions de combinaisons pour maximiser nos chances. » Son concurrent au carré rouge va débourser 1,065 milliard d’euros.
Concernant la décision de la Commission européenne du 20 décembre dernier, qui va obliger Orange à payer les cotisations d’assurance-chômage et retraites de ses 65 000 fonctionnaires (66% de son effectif français, coût de 150 millions d’euros par an), Stéphane Richard crie à l’injustice « inique. »
Pour éviter ces coûts récurrents, Orange avait en effet payé « 5,7 milliards d’euros à l’État en 1996, soit 7,5 milliards d’aujourd’hui, pour être autorisés à rejoindre le droit commun. »
Pour éviter de payer ces sommes alors que la concurrence est plus vive que jamais, l’ancien France Telecom est prêt à aller se défendre devant la justice européenne.
Et commence même à initier des menaces à peine voilées à la Commission et à l’État français : « Pour inciter à la délocalisation, on ne s’y prendrait pas autrement ! »
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