Steve Jobs annonce le coût réel du don de Microsoft

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Le patron de la firme à la Pomme n’hésite pas à mettre les pieds dans le plat quand il s’agit de défendre ses parts de marché. Non content de dénoncer l’accord proposé par Microsoft pour se défaire d’une centaine d’affaires de justice engagées par des particuliers, il dévoile la valeur approximative du fameux « don » aux écoles. Une évaluation basse en vue de négociations ?

Steve Jobs est-il en train de prendre sa revanche sur les infidélités et les trahisons passées de Microsoft à son endroit ? La question mérite le détour au moment où le Goliath des logiciels propose de « régler » une série de procès (une centaine) par le truchement d’une proposition annoncée comme généreuse : un don évalué, tout compris, à près d’un milliard de dollars (1,1 milliard d’euros) aux quelque 14 000 écoles les plus défavorisées du système scolaire américain (voir édition du28 novembre 2001). Problème éthique de cette offre : elle lie fortement lesdites écoles au donateur, lui fournissant un moyen de consolider sa position sur le marché scolaire. Un comble pour Steve Jobs, le PDG d’Apple, dont la firme détient près de 50 % des machines installées dans ce secteur aux Etats-Unis. Jobs n’a pas hésité à mettre les pieds dans le plat en annonçant la valeur réelle de l’offre de Microsoft : le coût de revient des 830 millions de dollars (922 millions d’euros) de logiciels proposés serait vraisemblablement inférieur à 1 million de dollars (1,1 million d’euros) !

« La pièce maîtresse de la proposition de Microsoft d’offrir 1 milliard de dollars pour le règlement de son procès antitrust est sa donation à nos écoles en logiciels Microsoft, qu’ils évaluent à 830 millions de dollars. Nous pensons que les gens sont en droit de savoir que le coût réel pour Microsoft de ce don en logiciels serait vraisemblablement en dessous du million de dollars. Nous pensons qu’un bien meilleur règlement serait que Microsoft donne le milliard de dollars proposé ? en espèces sonnantes et trébuchantes ? à une fondation indépendante, qui fournirait à nos écoles les plus défavorisées la technologie informatique de leur choix », a indiqué Steve Jobs dans une nouvelle intervention qui sera présentée vendredi 7 décembre à la cour du district du Maryland, qui doit statuer sur le sort de la multinationale. Le rapport de 1 à 100 présenté par Jobs peut prêter à sourire mais il correspond à une première proposition de négociation. Une façon pour Apple de proposer à la justice de débuter des négociations basées sur l’estimation du coût réel proposé par Microsoft. Un chiffre que la firme de Redmond ne voudra sans doute pas donner bien qu’il lui faudra rassurer la cour sur le niveau de la peine qu’il lui faudra endurer. Une première dans l’histoire de l’informatique où les chiffres demeurent souvent sous le sceau du secret. Mais aussi une façon habile de la part d’Apple de montrer le différentiel entre valeur réelle et valeur perçue des produits proposés par Microsoft. Et de ne pas se laisser marcher sur les plates-bandes par la même occasion…