Stupeflix : un Frenchie dans l’escarcelle de GoPro
Pour se renforcer sur l’offre logicielle, GoPro acquiert deux start-up, dont le Français Stupeflix, spécialisé dans le montage vidéo.
Début février, à l’heure où la Bourse accueillait froidement ses résultats 2015*, GoPro avait reconnu la « nécessité » de développer des solutions logicielles qui permettraient aux utilisateurs de ses caméras miniatures d’exploiter plus facilement leurs vidéos.
La société de Nick Woodman n’a pas perdu de temps : elle a débloqué près d’un cinquième de sa trésorerie (105 millions de dollars en l’occurrence) pour mettre la main sur deux start-up spécialisées dans le montage vidéo.
L’une d’entre elles est française. Son nom : Stupeflix. Son offre phare : Replay, une application fondée sur un système de calcul parallèle et distribué entre plusieurs serveurs pour monter automatiquement des séquences à partir de photos, de vidéos et de sons.
Accessible à partir d’un navigateur Web, le service est aussi disponible sur iOS. Il est question de le décliner cette année sur Android.
Basé dans le 9e arrondissement de Paris, Stupeflix s’était distingué en 2008 comme lauréat du Seedcamp, du nom de cet organisme qui a pour objectif de favoriser le développement de l’esprit entrepreneurial dans les nouvelles technologies.
À l’époque, la société n’était pas encore constituée sur le plan juridique. Mais ses deux cofondateurs avaient fait forte impression. D’un côté, Nicolas Steegmann, diplômé de Centrale paris et ancien d’Exalead. De l’autre, François Lagunas, un polytechnicien également passé par Exalead, mais aussi par Dailymotion.
Six ans plus tard, en octobre 2014, on retrouvait Stupeflix au premier plan lors de la présentation de l’iPad Air 2. Apple avait convié la start-up à sa keynote pour faire une démonstration de son application sur la tablette.
French touch
Cette exposition a entraîné un pic de téléchargements, comme l’a reconnu Nicolas Steegmann, interrogé par Europe 1.
L’équipe compte aujourd’hui une vingtaine de personnes, avec des postes ouverts pour un développeur Android, un designer UI/UX ou encore un ingénieur full stack. Elle restera basée à Paris malgré le rapprochement avec GoPro.
Un point d’interrogation demeure sur l’éventuelle évolution du modèle économique associé au service.
Pour l’heure, la version gratuite impose un certain nombre de limites dont l’apposition d’un filigrane, l’insertion de publicité, une résolution maximale de 360p ou encore une longueur maximale de 20 minutes pour les vidéos qui ne peuvent par ailleurs pas être privées.
L’offre payante est divisée en deux formules : Personal à 5 dollars par mois et Pro à 20 dollars par mois, incluant notamment le text-to-speech, une capacité d’upload de 200 Mo par fichiers et le partage de vidéos en marque blanche.
La deuxième start-up à passer dans le giron de GoPro, c’est Vemory. Basée à Austin (Texas), elle a développé l’application mobile Splice, qui vise les utilisateurs avancés désireux de retrouver des fonctionnalités dont ils disposent sur les logiciels desktop.
* Le bilan 2015 fait état d’un chiffre d’affaires en hausse de 16,2 % d’une année sur l’autre, à 1,619 milliard de dollars. Mais le résultat net, hors normes comptables GAAP, chute de 40,9 % pour s’établir à 111,564 millions de dollars. L’action GoPro cote actuellement à un peu moins de 12 dollars, contre un niveau d’introduction à 24 dollars le 26 juin 2014 sur le Nasdaq.
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