« Nous avons décidé de mener cette campagne d’affichage pour sensibiliser les habitants sur les méfaits possibles d’une dépendance à Internet. Le Web peut en effet parfois s’avérer tout aussi addictif que certaines drogues« , affirme Charlotte Fritz, psychologue au service de la prévention des dépendances de la ville de Zurich (Stellen für Suchtprävention im Kanton Zürich), un centre qui s’intéresse à divers types de dépendance, qu’il s’agisse d’alcool, de tabac, de médicaments, de drogues ou même de surf. Elle explique que le psychologue zurichois Franz Eidenbenz a estimé à 50000 le nombre d’internautes suisses accrocs au Web en 2001, avec des conséquences certaines sur leur équilibre psychologique.
Pour Charlotte Fritz, tout comme la dépendance aux drogues, la dépendance au Net se manifeste par plusieurs comportements, dont une « perte de contrôle sur le comportement« , une impossibilité d’arrêter, une évolution croissante de la « fréquentation » et, très certainement, le fait que l’internaute agit parfois ainsi alors même qu’il sait « que cela lui pourrit la vie. » Les intoxiqués du Net ont également tous pour point commun d’être introvertis.
Parmi les univers virtuels à risque, l’institut cite les forums de discussion, les jeux en ligne et les sites à caractère sexuel qui peuvent, selon lui, « mener à une dépendance comparable à d’autres addictions. »
Affiches et questionnaires en ligne pour contrer la dépendance au surf
Pour aider les internautes concernés, les Stellen für Suchtprävention ont lancé la semaine dernière une campagne d’affichage de grande envergure dans la ville de Zurich, principalement dans les transports publics et par l’intermédiaire de prospectus. Un questionnaire pour évaluer son niveau de dépendance est également disponible sur le site du centre.
Enfin, à noter qu’une autre étude ? américaine cette fois-ci ? s’inquiète d’un phénomène sensiblement similaire : la dépendance aux ordinateurs portables. Elle a été menée par une association de voyagistes, la TIA (Travel Industry Association). D’après cet organisme, une enquête réalisée en mai dernier auprès d’un échantillon représentatif de 1500 adultes américains a révélé que 24% d’entre eux emporteront leurs ordinateurs portables en vacances. Parmi eux, 9% les utiliseront pour rester en contact avec leurs bureaux. Bonnes vacances !
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