Si Sun Microsystems a renoncé il y a quelques mois à commercialiser sur ses serveurs x86 sa propre distribution Linux, et s’en remet pour cela à Red Hat, il n’en va pas de même pour0 les postes de travail. C’est ce qu’a rappelé lundi 28 juillet le responsable de l’activité logicielle de Sun, Jonathan Schwartz. Sun prépare en effet le lancement d’une suite logicielle destinée aux PC de bureau ? nom de code « Mad Hatter » – constituée exclusivement d’applications Open source fonctionnant sous un Linux de son cru. Les autres composantes du package sont la suite bureautique StarOffice, le navigateur Mozilla, l’interface graphique Gnome et l’application de courrier électronique Evolution de Ximian. Actuellement en bêta test auprès de 4 000 utilisateurs, le lancement de Mad Hatter, qui devait avoir lieu initialement au mois d’août, a été reporté au mois de septembre ou octobre.
50 millions d’utilisateurs dans trois ansMais pourquoi Sun a-t-il deux stratégies distinctes vis-à-vis de Linux selon qu’il vise les serveurs ou les PC de bureau ? Selon les analystes du cabinet d’études Illuminata, interrogés par Infoworld, l’élaboration d’une suite logicielle telle que Mad Hatter nécessite de bien intégrer entre elles et avec le système d’exploitation les différentes applications qui la constituent. D’où l’intérêt de contrôler les évolutions de l’OS : la maîtrise de l’architecture de l’ensemble en dépend. Côté serveur, la problématique est toute autre car la stratégie de Sun est de tout miser sur son Unix, Solaris, Linux ne jouant qu’un rôle marginal. Ainsi c’est pour Solaris, et non pour Linux, que Sun travaille actuellement, dans le cadre du projet Orion ? qui est en somme le pendant pour les serveurs de Mad Hatter – à l’élaboration d’une suite constituée de ses logiciels d’infrastructure. Sa démarche est donc cohérente. Le patron de Sun, Scott McNealy, a du reste toujours affirmé que, selon lui, l’avenir de Linux était plus du côté des PC que des serveurs. Avec Mad Hatter, Sun vise les grandes entreprises recherchant à réaliser des économies sur les licences logicielles et dont les utilisateurs n’ont pas besoin de fonctionnalités très pointues. D’ici à trois ans, Sun espère vendre Mad Hatter à 50 millions d’exemplaires.
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