Sun et Fujitsu fusionneraient leurs activités Unix
Partenaires de longue date et confrontés au déclin des ventes de leurs serveurs Unix respectifs, Sun Microsystems et Fujitsu seraient sur le point, selon la presse nippone, de fusionner leurs activités dans ce domaine.
Le site d’information The Register s’est fait l’écho d’un article publié dans le quotidien économique japonais Nihon Keizai Shimbun, selon lequel Fujitsu et Sun Microsystems auraient décidé de combiner leurs activités respectives dans le domaine des serveurs Unix, la fabrication de ces derniers revenant à une filiale de Fujitsu. Les deux sociétés auraient décidé d’uniformiser l’architecture de leurs serveurs Unix et l’accord devrait être finalisé d’ici la fin de l’année. Toujours selon le quotidien, une des premières victimes de ce projet serait Texas Instruments qui fabrique actuellement les processeurs UltraSparc utilisés dans les serveurs de Sun ; Fujitsu serait en effet chargé de produire en série au Japon les processeurs Sparc pour les deux constructeurs. Les intéressés ont confirmé être en pourparlers mais ont en revanche refusé de commenter le contenu de l’article. « Dans le cadre du partenariat existant avec Sun, nous continuons à discuter des meilleures solutions à proposer à nos clients, mais pour l’instant aucune décision n’a été prise pour aller au delà de l’actuel cadre de travail », s’est contenté de déclarer dans un communiqué le conglomérat japonais. De son côté, Sun a publié un communiqué similaire, confirmant que son patron, Scott McNealy, avait effectivement rencontré des dirigeants de Fujitsu à Tokyo cette semaine.
Le salut par la mutualisation des coûts
Rappelons que, dans le cadre de l’accord de partenariat liant actuellement les deux constructeurs, Fujitsu commercialise des serveurs Risc sous Solaris, l’Unix de Sun. Il y a moins d’un an, le groupe japonais annonçait une alliance avec Intel dont l’enjeu était la production de serveurs Intel haut de gamme sous Linux (voir édition du 24 janvier 2003). Cette alliance avait alors été interprétée comme un coup de canif porté à l’alliance avec Sun. Il semble en effet difficile pour un constructeur de maintenir durablement à la fois des serveurs haut de gamme sous Linux et sous Solaris, alors que les ventes de ces derniers sont en déclin. Déclin dont Sun fait les frais depuis trois ans, entraînant trimestre après trimestre une dégradation de sa situation financière (voir édition du 30 septembre 2003). Scott McNealy fait périodiquement l’objet de vives critiques. Un analyste financier lui a même adressé récemment une lettre ouverte, lui demandant de réviser drastiquement sa stratégie et, entre autres, de dégraisser les effectifs de plusieurs milliers de personnes. Dans cette optique, le projet d’alliance avec Fujitsu aurait au moins l’avantage de mutualiser les coûts relatifs à cette activité et donc de réaliser des économies.