Sun généralise le gratuit mais?
A l’occasion de la sortie de Solaris 8, Sun Microsystems met en avant son mode de distribution gratuit. Mais comme tout, cette gratuité a ses limites. De plus, tous les produits de Sun ne sont pas à la même enseigne, certains étant réellement gratuits.
Contrairement à ce que nous annoncions la semaine dernière (voir édition du 26 janvier 2000), la dernière version du système d’exploitation de Sun Microsystems, Solaris 8, est totalement gratuite. Seuls les frais d’expédition et de support (CD) sont facturés, ce qui représente à peu près 75 dollars (environ 500 francs). De plus, Sun met a disposition du public le code source de Solaris et ce, gracieusement. Néanmoins, si un développeur ou une entreprise utilise ce code source à des fins commerciales et en tirent des revenus, ils devront reverser à Sun des royalties. Ceci en vertu du programme Sun Community Source Licensing auquel les développeurs devront obligatoirement adhérer afin d’être autorisé à utiliser tout ou partie du code source. Pour le moment, aucun chiffre n’a été communiqué sur le pourcentage que les développeurs devront reverser à Sun. A titre d’exemple, Star Office, la suite bureautique sous Linux qui appartient à Sun et qui est sous le coup de ce programme d’affiliation, permet à la société de Scott Mc Nealy de récupérer 1,5 dollar sur chaque distribution Linux qui l’incorpore. Sun veut généraliser ce mode de distribution qu’il tient à démarquer du monde Linux par cette petite différence : les firmes qui modifieront le code source pour en tirer des revenus ne seront pas obligées de rendre ces modifications publiques. De quoi faire hurler les tenants de la fameuse GPL (General Public License)…
En revanche, certaines parties de Solaris 8 seront effectivement gratuites. C’est le cas du nouveau gestionnaire de fichier NFS v4 (Network File System version 4). Les développeurs souhaitant reprendre le code source de ce composant logiciel devront s’affilier, cette fois, à la Sun Industry Standards Source License, un autre programme mais ce coup ci sans dédommagement financier quoi qu’il advienne de la partie récupérée. Seule contrainte (qui reprend celle imposée dans le monde Linux) : remettre dans le domaine public le code source modifié. Sun compte ainsi s’assurer du support de nombreux développeurs pour ses produits multi-plateformes dont NFS v4. Malheureusement il n’existe pas sur le site la liste des différents accords de licence par composants et il faudra donc interroger Sun suivant les besoins.
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