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Sun One met J2EE à portée de toutes les bourses

La sortie imminente de la nouvelle version de J2EE, standard dédié aux architectures distribuées et initié par Sun Microsystems, est l’occasion de poser la question du devenir du propre serveur d’applications J2EE de Sun. Crédité de moins de 10 % de parts de marché, loin derrière ceux de BEA et d’IBM, Sun One – c’est son nom – peut-il encore s’imposer à l’heure où Sun Microsystems est durement chahuté sur son coeur de métier, les serveurs Unix ? Sun alimente lui-même le doute lorsqu’il décide de proposer à l’essai un produit concurrent, celui de BEA, aux nouveaux propriétaires d’une licence Solaris 9.0 (voir édition du 17 décembre 2002). « Le serveur d’applications est une pièce maîtresse de la stratégie de Sun en matière de logiciels d’infrastructure. En ce sens, l’engagement de Sun sera sans faille », précise Alexis Moussine-Pouchkine, architecte Java et Sun One. Et de fait, Sun a repris récemment l’offensive sur ce terrain avec le lancement fin octobre de la version 7.0.

Mais pourquoi monter au créneau maintenant seulement alors que ses principaux compétiteurs ont eu tout le loisir, ces dernières années, de conforter leur position ? « Nous sortons de trois années d’incertitude d’ordre capitalistique », rappelle Alexis Moussine-Pouchkine. Il faut savoir, en effet, que l’actuel serveur d’applications de Sun est le fruit d’iPlanet, filiale créée en 1999, commune à Sun et Netscape. Puis Netscape a été racheté par AOL qui lui même a fusionné avec Time Warner. Les développements techniques menés par iPlanet sont devenus du même coup, pour l’un des deux actionnaires, une préoccupation très lointaine. La situation a été clarifiée il y a seulement un an, les actifs techniques développés par iPlanet devenant propriété de Sun, lequel avait parallèlement commencé à développer son propre serveur d’applications avant d’hériter de celui de Forte ! Le choix de Sun s’est finalement porté sur le produit d’iPlanet. Mais ce dernier avait « une orientation très haut de gamme, explique Alexis Moussine-Pouchkine, en particulier il mettait l’accent sur les EJB (Enterprise Java Beans) qui permettent de définir des composants métiers, c’est-à-dire d’isoler dans une application la logique métier. Or les EJB ne sont pas, pour le moment, ce qu’il y a de plus utilisé dans J2EE. En outre, le serveur d’applications mettait également l’accent sur la très haute disponibilité. De même, il s’est avéré que les clients n’en avaient pas besoin. En résumé, à moins d’avoir des exigences spécifiques dans ces deux domaines, la plupart des entreprises n’avaient pas intérêt à choisir Sun One. C’est un autre élément de réponse à notre faible part de marché. » Une version gratuite

Ces caractéristiques, la version 7.0 les a toujours, du moins dans sa version haut de gamme. Mais c’est par le bas de gamme que Sun One compte se refaire une santé, au niveau de ses parts de marché en tout cas, puisque la version de base est tout bonnement gratuite. L’objectif est de « baisser le ticket d’entrée de J2EE qui est perçu comme une technologie d’élite, notamment en comparaison de ?Net, et de la mettre à la portée des entreprises du mid-market« , commente Alexis Moussine-Pouchkine.

Cela dit, Sun n’est pas le premier à avoir eu cette idée. IBM procède lui aussi à une déclinaison pour le mid-market de ses logiciels d’infrastructure et commence à livrer une version allégée de WebSphere en bundle avec des applications de gestion, tel le PGI d’Adonix (voir édition du 29 novembre 2002). Effectivement, on voit mal l’intérêt pour les PME de s’équiper d’un seul serveur d’applications. Ce dont elles ont besoin, c’est une boite noire, prête à l’emploi. Pour le moment, Sun n’a pas de partenariats du type de celui d’IBM avec Adonix mais affirme y travailler. Il a en revanche des partenariats avec des développeurs et éditeurs afin d’enrichir Sun One de fonctionnalités de type CRM ou portail de contenu…

Autre argument en faveur de la version 7.0 : la prise en compte des standards des services Web, lesquels permettent, associés avec un autre apport de J2EE, les JCA (J2EE Connector Architecture, un ensemble d’interfaces d’accès aux diverses applications d’entreprise du marché), de répondre à des problématiques assez simples d’intégration interapplicative.

Au niveau de la stratégie commerciale toutefois, les choses ne sont pas tout à fait précisées. Il est clair que pour toucher les PME-PMI, il faut un réseau de partenaires intégrateurs, lequel semble encore manquer à Sun. A suivre…

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