Sun propose à Jboss de passer les tests de certification J2EE
Après s’y être refusé pendant plus d’un an, voilà que Sun Microsystems propose au JBoss Group de soumettre son serveur d’applications aux tests de certification J2EE. Ça sent le piège…
Sun Microsystems offre la possibilité au JBoss Group de soumettre son serveur d’applications libre éponyme aux tests de certification J2EE. Cela fait plus d’un an que JBoss demande à passer ces tests, sans avoir jusqu’à la semaine dernière reçu de réponse favorable. Selon le JBoss Group, le refus de Sun s’expliquait tout simplement par sa réticence, bien compréhensible, à ce que la preuve soit faite qu’il existe un serveur d’applications J2EE gratuit, alors que lui-même commercialise sans beaucoup de succès son propre produit. Mais voilà que c’est le JBoss Group qui à présent renâcle à passer les tests et prend pour prétexte leur coût. En guise de réponse, Sun a fait savoir qu’il avait adressé aux intéressés une proposition très généreuse, lesquels estiment sans doute que, compte tenu du succès de leur produit, ils ont moins besoin qu’auparavant de l’estampille J2EE.
Le JBoss Group pressent probablement un coup fourré. Si Sun fait cette généreuse proposition, c’est qu’il a dû examiner de près JBoss et qu’il estime que le serveur d’applications ne passera pas les tests avec succès. Mais le JBoss Group se retrouve bel et bien au pied du mur. S’il n’accepte pas de passer les tests, il jette du même coup un voile de suspicion sur son produit. Suspicion que Sun s’empressera alors d’exploiter. La manoeuvre est claire : il s’agit en somme de casser les reins d’un produit qui commence à gêner les éditeurs de serveurs d’applications. Non seulement il leur prend des parts de marché, y compris à BEA (voir édition du 7 février 2003), en tant que serveur d’application, mais il tend à les concurrencer sur d’autres fonctionnalités. Ainsi le JBoss Group et l’allemand AbaXX ont-ils récemment décidé la mise en commun de leurs développements pour mettre au point une solution de portail J2EE économique, à moins de 2 500 dollars par serveur.