Surveillance électronique : Qosmos accusé d’avoir aidé le régime syrien

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Deux organisations de défense des droits de l’Homme portent plainte contre l’éditeur français de solutions de type DPI, accusé d’avoir fourni du matériel au régime syrien pour espionner les opposants.

La Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH) et la Ligue des droits de l’Homme (LDH) ont dénoncé devant la justice le comportement présumé répréhensible de Qosmos.

Cet éditeur français développe des solutions d’analyse approfondie de données transitant sur le Net (DPI pour Deep Packet Inspection en anglais). Une technique qui peut tourner à l’espionnage dans des mains mal intentionnés.

Qosmos est accusé d’avoir « fourni du matériel de surveillance utilisé par le régime syrien pour surveiller les opposants et organiser la répression ».

Dans un communiqué, les deux organisations précisent la portée de la plainte déposée devant le tribunal de grande instance de Paris.

Elles considèrent que Qosmos a été « à plusieurs reprises et d’après des sources différentes, mise en cause pour avoir contribué à fournir au pouvoir syrien le matériel de surveillance électronique nécessaire à la répression de la contestation qui a lieu dans ce pays depuis mars 2011 ».

Le parquet doit décider d’ouvrir une enquête dans un délai de trois mois.

Cité par l’AFP, Maître Benoît Chabert, avocat de Qosmos, déclare « attendre sereinement tous les actes d’enquête ».

Tout en précisant que la société cliente « n’a absolument rien à se reprocher ».

En novembre 2011, Bloomberg avait révélé que Qosmos fournissait du matériel à l’entreprise italienne Area SpA dans le cadre d’un projet de surveillance massive des réseaux syriens, baptisé Asfador.

En guise de réaction, Qosmos avait précisé à l’époque qu’elle ne « fournirait ni matériel ni assistance technologiques à ceux qui commercent avec les régimes autoritaires ».

Des accusations gênantes pour Qosmos, qui avait reçu en septembre 2011 l’appui du fonds stratégique d’investissement (FSI, fonds souverain de l’Etat français) à travers une levée de fonds de presque 20 millions d’euros.

Avant Qosmos, la FIDH et la LDH avaient visé Amesys, filiale conseil en défense et sécurité du groupe Bull, pour « complicité de crimes de tortures » en lien avec l’ancien régime du colonel Kadhafi en Libye.

Une plainte a également été déposée dans ce sens.

Crédit photo : Crédit photo : any_keen – Shutterstock

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