Vidéo à la demande : Netflix ferme son API publique
Netflix a fermé son API publique, mettant un terme à de nombreuses applications qui exploitaient des données en provenance du service de VoD par abonnement (SVoD).
Dès juin dernier, Netflix avait indiqué que son interface de programmation (API) publique serait fermée le 14 novembre 2014. Avant même cela, le service de VoD par abonnement (SVoD – Subscription Video on Demand) avait cessé depuis deux ans maintenant de donner l’accès à cette API publique à deux nouveaux venus.
Sa fermeture met un terme à de nombreuses applications tierces ayant pour vocation d’exploiter les données issues du catalogue de Netflix. Désormais, toute requête d’une telle application se traduira par un message d’erreur 404.
Tous les développeurs d’applications tierces ne sont toutefois pas logés à la même enseigne. Netflix a en effet noué des partenariats privilégies avec certains éditeurs d’applications tierces qui pourront, elles, continuer à exploiter les données en provenance de Netflix.
C’est le cas de : Can I Stream ?, Yidio, Fanhttan, NextGuide, Flixster et InstantWatcher. Des applications qui bénéficient d’un réel engouement. A titre d’exemple, édité par Kaja Software, InstantWatcher a été téléchargée plus de 100 000 fois sur le Google Play mais est aussi déclinée sur iOS.
En revanche, c’est la fin de l’aventure pour une application telle que A Better Queue. Son développeur, Dave Jachimiak, remercie la mort dans l’âme les personnes qui utilisaient son service. Il souligne également que Netfix proposait une API publique « faible et mal documentée ».
Les deux API de Netlfix (publique et privée) génèrent quelques 5 milliards de requêtes quotidiennes. Elles proviennent avant tout des propres applications de Netflix déclinées sur de nombreux supports. Celles générées par les applications tierces représentaient jusqu’à présent la portion congrue.
Ainsi, Daniel Jacobson, directeur de l’ingénierie pour l’API Netflix, précisait lors d’une présentation réalisée à la conférence OSCON 2014 la part des requêtes provenant d’applications tierces. Il ne s’agirait que de 0,3% du trafic généré par les API. Autrement dit, 11 années de requêtes via l’API publique représentant l’équivalent d’une journée de requêtes via l’API privée (transparent 15).
Au-delà des chiffres, il devient de plus en plus hasardeux pour les développeurs de baser leur service exclusivement sur certaines API. On se souvient qu’à l’été 2012, Twitter avait drastiquement restreint les conditions d’utilisation de son API aux développeurs.
Une politique alors aux antipodes de celle qui avait permis à la société Internet de prendre son envol à ses débuts. Cela n’a toutefois pas empêché Twitter de faire à nouveau un virage à 180 degrés en dévoilant Fabric, sa plate-forme orientée mobile.
Pour Netflix, l’enjeu est de taille puisqu’avec un catalogue qui grossit de jour en jour, le moteur de recherche et les algorithmes d’apprentissage pour vous proposer toujours plus de contenus pertinents en phase avec vos goûts, apportent une véritable plus-value dans un milieu très concurrentiel. Dans ce contexte, les applications tierces deviennent plus des concurrents que des outils de promotion.