Syllabs lève des fonds : l’analyse sémantique sous le prisme des « robots rédacteurs »
Deux millions d’euros pour Syllabs, qui applique l’analyse sémantique à la valorisation de données et à la production automatisée de contenus textuels.
« Merci beaucoup […] pour ton accompagnement sur ces 2 ans :-) »
Smiley inclus, Claude de Loupy exprime sa reconnaissance envers Franck Maistre.
Le premier est président-cofondateur* de la société Syllabs, qui a développé une technologie de collecte, d’extraction et d’analyse sémantique de données exploitée notamment sous l’angle de la production automatisée de contenus textuels.
Le second dirige le WAI Massy-Saclay, dont BNP Paribas a fait l’une des pierres angulaires de son dispositif d’open innovation.
Les liens avec le groupe bancaire se resserrent dans le cadre d’un tour de table de 2 millions d’euros auquel participent également l’accélérateur brestois Web West Valley et le groupe média SIPA Ouest France.
Ce dernier est en discussion avec Syllabs pour mettre en œuvre sa solution « data2content », qui avait bénéficié d’une mise en lumière lors des élections départementales de 2015.
Le Monde l’avait en l’occurrence utilisée pour couvrir les résultats dans les quelque 36 000 communes de France. Plus d’un million de contenus avaient été produits en 24 heures.
L’écriture par 1 robot ou par 1 rédacteur/trice bien vivant(e)… comment choisir ? Avec du bon sens pour @cdeloupy @syllabs au #MedialabST pic.twitter.com/cXq6XNxLGz
— Barbara Pasquier (@barbarapasquier) 19 septembre 2017
La finesse des robots
Présentés comme complémentaires aux journalistes lorsque les volumes à produire sont trop importants et répétitifs pour être confiés à l’humain, les « robots rédacteurs » de Syllabs sont paramétrés par des linguistes qui étudient au préalable le domaine d’exploitation.
Une fois le vocabulaire acquis, ils écrivent des « règles de génération » ensuite intégrées au sein d’un module API auquel le client – une trentaine, parmi lesquels des médias, mais aussi des professionnels de l’immobilier, du tourisme ou encore du e-commerce – se branche.
Le moteur de Syllabs est également mis à profit pour la valorisation d’archives. Illustration chez France Télévisions, qui a développé une app de recommandation de livres à partir des vidéos de l’émission « Un livre, un jour ». Ou avec le projet RetroNews, portant sur les collections presse de la Bibliothèque nationale de France.
Syllabs mène, en parallèle, une activité de recherche marquée par sa contribution à de nombreux projets dont Tourinflux (tableau de bord pour permettre aux professionnels du tourisme de visualiser et d’interpréter l’information disponible pour un territoire donné) et TTC (construction de ressources terminologiques bilingues à partir de corpus récupérés sur le Web).
La levée de fonds doit lui permettre d’élargir son équipe qui compte actuellement une dizaine de collaborateurs. Il est question de quadrupler l’effectif d’ici à fin 2018, en localisant une partie des ressources à Nantes.
Les ‘robots’ programmés « pour répondre à des inputs prédéfinis » dit @syllabs comme par ex une levée de fonds pic.twitter.com/m8uYOs8r7R
— Gabriel Thierry (@gabrielthierry) 4 février 2016
* Claude de Loupy est docteur en sciences informatiques et titulaire d’un master en intelligence artificielle. Son associée Helena Blancafort (directrice des opérations) est diplômée en linguistique informatique.