Qu’ils n’en soient pas satisfaits, qu’ils les aient reçus en double ou qu’ils souhaitent simplement se constituer un budget pour les soldes d’hiver, les Français sont de plus en plus nombreux à revendre leurs cadeaux de Noël.
Le phénomène prend de l’ampleur avec Internet et plus particulièrement le mobile, comme l’a souligné PriceMinister dans son dernier pointage annuel.
La perception globale de cette pratique semble avoir évolué en parallèle : plus de la moitié des personnes interrogées la semaine passée par TNS-Sofres considèrent qu’il n’est « pas incorrect de revendre ses cadeaux de Noël ».
En tête de liste, on trouve les CD/DVD et les jeux vidéo. Mais on revend aussi des cartes-cadeaux, tendance de consommation venue des États-Unis.
Placedescartes.fr est positionné sur ce segment depuis décembre 2014. Le point, en trois questions, avec son cofondateur Sylvain Reynier, chargé de l’opérationnel, des ressources humaines et du développement du site.
ITespresso.fr : Pourquoi la revente de cartes-cadeaux se développe alors que ce moyen permet justement de ne pas se tromper de cadeaux ?
Sylvain Reynier : Aujourd’hui, c’est plus de 800 millions d’euros de chèques et cartes-cadeaux qui ne sont pas utilisés chaque année. Ce qui signifie qu’avec ou sans les plateformes de revente, 800 millions d’euros disparaissent. Ainsi, plutôt que de laisser perdre ces cartes et chèques cadeaux, certains préfèrent les revendre.
La carte cadeau peut sembler être un bon moyen de ne pas se tromper pour la personne qui offre. Cependant, il se peut que cette carte ne soit valable que dans une seule enseigne. Si l’enseigne ne plaît pas ou que la personne préfère récupérer de l’argent (pour payer ses factures, sortir, dépenser ailleurs…), alors elle va la revendre.
ITespresso.fr : Quel volume de cartes-cadeaux traiterez-vous après Noël ? De quelles enseignes proviennent-elles ? Combien de membres escomptés ?
Sylvain Reynier : Jusqu’à fin janvier, nous traitons un volume supérieur à 100 000 euros de cartes, soit 3 fois plus que le reste de l’année. Les enseignes sont variées et correspondent aux différents cadeaux reçus à Noël (prédominance des enseignes sport et habillement telles que Celio, Jules, Decathlon, Etam, Go Sport).
Aujourd’hui, la plate-forme compte un peu plus de 10 000 utilisateurs.
ITespresso.fr : Quels freins rencontrez-vous à l’essor de votre business en France ?
Sylvain Reynier : Les cartes-cadeaux à prix réduits constituent une nouvelle façon d’économiser. Ce mode de consommation reste peu développé en France par rapport aux États-Unis. Il faut démocratiser cette façon de faire et cela prend du temps.
Enfin, même si le marché de la carte-cadeau tend à se dématérialiser, de nombreuses cartes sont encore physiques et par conséquent, les acheteurs doivent commander à l’avance pour recevoir leurs cartes au moment de payer.
Il faut anticiper pour économiser.
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