Symantec a trouvé un acquéreur pour son activité de certification Web.
L’éditeur américain a officialisé le deal parallèlement à l’annonce de ses résultats trimestriels.
Il passe le témoin à son compatriote DigiCert, fournisseur de solutions de chiffrement et de gestion des identités pour les sites Internet et les objets connectés.
Il est prévu de boucler, d’ici à la fin de l’année 2017, cette opération qui implique une composante en numéraire (950 millions de dollars) à laquelle s’ajoute une prise de participation : Symantec récupère « environ 30 % » du capital de DigiCert, dont le CEO John Merrill restera en poste.
Un accord aux airs de sauvetage ? L’activité, issue de l’acquisition de Verisign (1,28 milliard de dollars en 2010), traverse, depuis bientôt deux ans, une zone de turbulences.
Google avait haussé le ton une première fois à l’automne 2015, en bannissant, dans la version Android de son navigateur Chrome, certains certificats émis par Symantec… qui venait de découvrir que certains de ses employés en créaient des frauduleux.
Début 2017, le groupe Internet avait à nouveau sévi, pointant du doigt trois autorités de certification liées à Symantec pour l’émission d’une centaine de certificats TLS invalides.
Le coup de grâce était tombé au mois de mars : Google annonçait arrêter de reconnaître, pendant au moins un an, le statut de validité étendue (EV) de l’ensemble des certificats émis par les autorités rattachées à Symantec.
Qu’en est-il sur le volet financier ? Le chiffre d’affaires pour le 1er trimestre de l’exercice fiscal 2018 – correspondant à la période du 1er avril au 30 juin 2017 – s’élève à 1,175 milliard de dollars, en hausse annuelle de 33 %.
Les revenus progressent plus nettement sur le marché des entreprises (+ 34 %, à 646 millions de dollars) que sur le grand public (+ 31 %, à 529 millions). Même chose pour l’activité aux États-Unis (+ 48 %, à 679 millions de dollars) face à l’international (+ 17 %, à 496 millions).
Les coûts augmentant de 72 % (257 millions de dollars), le taux de marge brute décline : – 5 points d’une année sur l’autre, à 78,1 %.
Déduction faite de dépenses en croissance de 49 % sur la R&D (433 millions de dollars) ou encore de 37 % en commercial-marketing (233 millions), Symantec accuse une perte opérationnelle de 44 millions de dollars, le résultat net s’établissant pour sa part à – 133 millions.
Le remboursement d’une partie de la dette se ressent sur la trésorerie, passée de 4,247 milliards de dollars au 31 mars 2017 à 2,306 milliards trois mois plus tard.
Les objectifs de réduction de coûts restent d’actualité : il est question d’économiser 400 millions de dollars d’ici à la fin de l’exercice fiscale 2018. Doivent s’y ajouter 180 millions de dollars de synergies en lien avec les acquisitions de Blue Coat (4,65 milliards de dollars) et de LifeLock (2,3 milliards).
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