Le jeudi 20 mars 2014, moins de deux ans après son investiture à la tête de Symantec, Steve Bennett* était remercié à l’initiative du conseil d’administration.
Membre du board et ancien CEO de Quantum (spécialiste des systèmes de stockage), Michael A. Brown assurait depuis lors l’intérim. Les rênes de la société lui ont été officiellement confiées ce 25 septembre, à l’issue d’un processus de sélection qui a réuni « une centaine de candidats ».
Diplômé de Harvard et titulaire d’un master obtenu à la School of Business de Stanford, Michael Brown avait rejoint le board de Symantec en 2005, après le rachat de sa société Veritas Software (solutions logicielles dédiées au stockage) pour 13,5 milliards de dollars. Il a plus récemment siégé au conseil d’administration de plusieurs sociétés dont EqualLogic (stockage orienté PME ; acquis par Dell en 2007 pour plus d’un milliard de dollars) et The Echo Nest (musique en streaming ; passé en mars 2014 dans le giron de Spotify).
Ses six premiers mois à la tête de Symantec ont été marqués par un recentrage des investissements sur des segments stratégiques : mobile, appliances de sauvegarde et prévention des pertes de données. Les dépenses en R&D ont pris de l’importance, notamment pour soutenir la refonte des lignes de produits à travers la mise en oeuvre de synergies entre l’offre historique et les technologies héritées de différentes acquisitions. Illustration au mois d’août avec la simplification de la gamme de solutions Norton : exit les marques Antivirus, Internet Security, 360 Multi-Device et consorts, toutes regroupées sous la bannière Norton Security et distribuées sur un modèle cloud.
Dans une conjoncture évolutive pour la sécurité IT, Michael Brown devra maintenir la dynamique de restructuration, portée par un double objectif de réduction des coûts et de rentabilisation des actifs. A s’en fier aux résultats financiers publiés pour le 1er trimestre de l’exercice fiscal 2015 (achevé le 4 juillet dernier), l’éditeur américain commence à entrevoir les premiers fruits de ses efforts : le bénéfice net augmente de plus de 50% d’une année sur l’autre, à 236 millions de dollars, quand le chiffre d’affaires ne progresse que de 2%, à 1,735 milliard.
Outre des suppressions de postes (environ deux milliers sur l’exercice fiscal 2014), la réorganisation de Symantec a aussi impliqué la création, en début d’année, d’un poste de dirigeant pour superviser chacune des trois divisions : « User Productivity & Protection » (42,7% du chiffre d’affaires), « Information Security » (37,4%) et « Information Management » (19,9%).
Les marchés ont fraîchement accueilli la nomination officielle de Michael Brown. Le soir même, en fermeture de séance sur le Nasdaq, l’action Symantec (SYMC) perdait environ 2% de sa valeur. Deux heures après l’ouverture ce vendredi, elle s’affiche à 23,58 dollars (-0,63%).
* Entré au conseil d’administration de Symantec en février 2010, Steve Bennett en était devenu président l’année suivante. Le 24 juillet 2012, il était investi au poste de CEO en remplacement d’Enrique Salem. Faisant valoir sa longue expérience en tant que directeur technique et commercial chez General Electric, puis ses huit ans passés à la tête de l’éditeur Intuit (logiciels de comptabilité PME), il s’était donné « 3 à 4 mois » pour redessiner la stratégie.
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Crédit photo : Symantec
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