Bouleversement à la tête de Symantec.
Moins de deux ans après son investiture au poste de CEO, Steve Bennett est remercié à l’initiative du conseil d’administration, qui s’est prononcé par un vote ce jeudi 20 mars. Le processus de succession est engagé. Membre du board et ancien CEO de Quantum (spécialiste des systèmes de stockage), Michael Brown assurera l’intérim.
Entré au conseil d’administration de Symantec en février 2010, Steve Bennett en était devenu président l’année suivante. Le 24 juillet 2012, les rênes de la société lui étaient confiées, en remplacement d’Enrique Salem. Faisant valoir sa longue expérience en tant que directeur technique et commercial chez General Electric, puis ses huit ans passés à la tête de l’éditeur Intuit (logiciels de comptabilité PME), il s’était donné « 3 à 4 mois » pour redessiner la stratégie.
Ses plans impliquaient initialement une scission de la division Veritas, du nom de cet éditeur de solutions logicielles dédiées au stockage racheté pour 13,5 milliards de dollars en 2004… et dont l’absorption n’a pas eu l’effet escompté. Il était également question d’émanciper à court terme les activités grand public, fructueuses avec en première ligne l’antivirus Norton.
Mais la restructuration, portée par un double objectif de réduction des coûts et de rentabilisation des actifs, s’est éternisée. Considérée sans précédent par les analystes, la crise du PC a durablement impacté l’activité de Symantec. Si tout au long du mandat de Steve Bennett (aujourd’hui âgé de 60 ans), l’éditeur n’a jamais affiché de résultats alarmants, il a sans cesse remis son positionnement en question, dans une conjoncture évolutive pour la sécurité IT.
Les investissements en R&D ont pris de l’importance pour soutenir la refonte des lignes de produits, notamment à travers la mise en oeuvre de synergies entre l’offre historique et les technologies héritées des différentes acquisitions stratégiques. Outre une révision du modèle de distribution et un plan de rachat d’actions, Symantec a esquissé, à l’été 2013, une charrette de suppressions de postes. Près de deux milliers d’emplois sont sur la sellette avec ces réductions de masse salariale qui auront concentré, d’ici la fin de l’exercice fiscal débuté le 30 mars 2013, une enveloppe de 200 à 250 millions de dollars.
Plus récemment, la réorganisation interne a été marquée par la création d’un poste de dirigeant à la tête de chacune des trois divisions : « User Productivity & Production » (42% du chiffre d’affaires), « Information Security » (19%) et « Information Management » (39%). Dans la foulée, Steve Bennett s’est concentré sur sa fonction de CEO, laissant la présidence à Dan Schulman, membre du conseil d’administration depuis l’an 2000. Les marchés ont froidement accueilli l’annonce de son éviction. Le soir même, dans les échanges d’après-Bourse, l’action Symantec (SYMC, cotée sur le Nasdaq) perdait environ 10% de sa valeur. A mi-séance ce vendredi, elle s’affiche à 18,30 dollars (-12,46%).
A noter que Symantec renouvelle ses prévisions pour le 4e trimestre de son année fiscale : chiffre d’affaires entre 1,61 milliard et 1,65 milliard de dollars (contre 1,74 milliard un an plus tôt), avec une marge opérationnelle de 18% à 19,5% (14,6% sur l’exercice fiscal 2013).
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