Symantec a déboursé environ 370 millions de dollars pour mettre la main sur l’un des plus célèbres éditeurs de logiciels antispam, Brightmail. Cette opération n’est pas tout à fait une surprise lorsqu’on sait que les deux éditeurs étaient partenaires depuis juillet 2000, Symantec détenant depuis cette date 11 % du capital de Brightmail ; il siégeait en outre à son conseil d’administration. Symantec commercialise déjà son propre logiciel antispam mais celui-ci est surtout destiné au grand public alors que les produits de Brightmail s’adressent aux entreprises, aux fournisseurs d’accès à Internet et aux opérateurs de téléphonie mobile. Une de leurs caractéristiques est de filtrer les messages au niveau de la passerelle d’accès à Internet. L’éditeur estime que sa technologie réduit le nombre de messages bloqués par erreur à un pour un million.
En 2003, Brightmail a réalisé un chiffre d’affaires de 26 millions de dollars, dégageant un bénéfice net de 1,1 million de dollars. Quant à Symantec, il a affiché pour le trimestre clos le 2 avril un chiffre d’affaires de 556 millions de dollars – en progression de 43 % – et un bénéfice net de 117 millions de dollars. Symantec tire encore l’essentiel de ses revenus de la vente des logiciels antivirus de la gamme Norton, tout en poursuivant une stratégie de diversification. Outre Brightmail, l’éditeur a précédemment acquis On Technology, éditeur de logiciels de gestion de parcs informatiques, de distribution de logiciels et de correctifs (voir édition du 27 octobre 2003).
Le spam, ennemi public n°1
Le prix payé par Symantec pour acquérir Brightmail souligne l’importance qu’a prise en quelques mois la lutte contre les messages électroniques indésirables, en particulier pour les entreprises. Commentant cette acquisition, les dirigeants de Symantec ont ainsi déclaré que le spam était désormais identifié tant par le grand public que par les entreprises comme le problème de sécurité n°1, devant les virus. La conséquence est que le marché des logiciels antispam se consolide rapidement, les pure players de ce domaine entrant, à l’instar de Brightmail, dans le giron de groupes de plus grande ampleur. L’arrivée prochaine de Microsoft sur ce marché est évidemment pour eux une incitation forte à effectuer de tels rapprochements (voir édition du 19 novembre 2003).
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