Symantec a sonné l’heure de Veritas
Dix ans après avoir acquis Veritas (stockage et gestion de l’information) pour 13,5 milliards de dollars, Symantec s’en sépare… pour 8 milliards.
Le feuilleton Veritas touche à sa fin pour Symantec.
L’éditeur américain a trouvé un accord pour revendre sa division spécialisée dans le stockage et la gestion de l’information.
La cession à un groupe d’investisseurs emmené par Carlyle Group LP et le fonds souverain GIC de Singapour sera finalisée le 1er janvier 2016, pour un montant brut de 8 milliards de dollars versé intégralement en numéraire.
Symantec espère tirer 6,3 milliards de bénéfice net, dont 2 milliards qui seront reversés aux actionnaires sous 18 mois.
Cette annonce est intervenue parallèlement à la publication des résultats financiers du groupe pour le 2e trimestre 2015. Une période marquée par un nouveau recul du chiffre d’affaires (- 13,6 % sur un an, à 1,5 milliard de dollars) et du bénéfice net, presque divisé par deux par rapport à la même période en 2014.
Quand bien même son activité ralentit, la division Information Management, qui regroupe l’essentiel des technologies Veritas, représente encore près de 40 % du CA de Symantec. La restructuration dont elle fait l’objet vise justement à lui insuffler une nouvelle dynamique*.
Une page se tourne néanmoins pour Symantec, qui avait officialisé l’absorption de Veritas le 14 décembre 2014, pour une prise de contrôle effective le 2 juillet 2015, moyennant un chèque de 13,5 milliards de dollars.
La valeur boursière Veritas avait alors été retirée de la liste du Nasdaq et les titres associés, convertis en actions Symantec. L’ensemble résultat de cette fusion était valorisé 11 milliards de dollars.
Une absorption difficile
Fondé en 1989, Veritas Software était passé du statut de simple éditeur de logiciels de stockage à celui de fournisseur de solutions complètes de sauvegarde, grâce à une série d’acquisitions, parmi lesquelles celle d’Ejasent, spécialiste de la virtualisation.
Lors de sa fusion avec Symantec, l’entreprise était créditée de 40 % du marché mondial des logiciels de sauvegarde et d’archivage. Une assise qui devait participer à la stratégie de transformation de l’éditeur antivirus, désireux de s’imposer comme une fournisseur de solutions de sécurité de bout en bout (témoin les rachats de @stake pour la gestion du risque, de Brightmail pour la lutte contre le spam ou encore d’On Technology pour l’administration des parcs informatiques).
La fusion s’était déroulée en trois étapes. Symantec avait d’abord oeuvré à l’interopérabilité de ses solutions avec celles de Veritas, avant de les rapprocher en termes d’interface, de licences et de procédures d’installation, puis de créer des produits propres aux deux services.
Veritas Software survit aussi chez Symantec à travers son ancien dirigeant Michael A. Brown, qui avait rejoint le board du groupe après la fusion… et qui occupe aujourd’hui le poste de CEO, en remplacement de Steve Bennett.
* Symantec recentre plus globalement ses investissements sur trois segments stratégiques : le mobile, les appliances de sauvegarde et la prévention des pertes de données. Le tout autour de trois divisions : « User Productivity & Production », « Information Security » et « Information Management ».
Crédit photo : Alix Kreil – Shutterstock.com