Dans la lignée du frémissement entrevu en 2012, le marché des tablettes numériques explose en volume et évolue conformément aux attentes : l’iPad domine toujours les débats, mais Android se rapproche, avec en toile de fond la timide percée de Windows 8.

Sur les 40,6 millions de tablettes vendues au premier trimestre 2013 (contre 18,7 millions l’an passé), 48,2% – c’est-à-dire 19,5 millions – portaient l’estampe d’Apple, selon Strategy Analytics.

Un an plus tôt, « la marque à la Pomme » captait 63,1% du marché.

C’est la montée en puissance d’Android qui redistribue les cartes : alors que sur la période de janvier à mars 2012, 6,4 millions de tablettes équipées de l’OS de Google avaient trouvé acquéreurs, un an plus tard, elles sont 17,6 millions à s’écouler sur le même laps de temps.

Cette passation de pouvoir s’était déjà dessinée au trimestre précédent : Apple voyait sa part de livraison chuter à 43,6%, contre 51% sur l’ensemble de l’année.

L’arrivée d’un troisième larron chamboule un peu plus les statistiques. Lancé le 26 octobre 2012, Windows 8 aurait conquis 7,4% des tablettes vendues au 1er trimestre 2013, soit environ 3 millions d’exemplaires.

A contre-courant d’une chute record du marché mondial des PC (-13,9% sur un an au baromètre d’IDC, soit le plus fort recul depuis 1994), Gartner estime qu’il se vendra 197 millions de tablettes en 2013, à comparer aux 116 millions relevés en 2012.

Comment expliquer cette fulgurante ascension ?

Il semble que la guerre des prix, avec des initiatives sur les formats 7/8 pouces autour des processeurs bicoeurs (AllWinner, MediaTek, RockChip…) ait imposé les tablettes comme des produits de substitut opportuns dans la morosité économique.

L’adoption croissante du cloud et des réseaux très haut débit, l’addiction des consommateurs – notamment les 18-24 ans – aux applications mobiles, une forte demande dans les pays émergents et l’intérêt grandissant des entreprises pèsent également dans la balance.

Sur leur lancée, l’iPad et ses consoeurs sont d’ailleurs pressenties pour dépasser dès cette année les ordinateurs de bureau, qui poursuivraient leur récession à 142,1 millions d’exemplaires (-4,3%).

Côté Microsoft, reste l’inconnue Windows RT. De l’avis quasi unanime des quelques constructeurs qui l’ont adoptée, cette version dédiée aux machines sous architecture microprocesseur ARM peine à trouver son public.

Et les griefs sont nombreux : gourmandise en ressources, manque d’applications faute d’un émulateur x86, circonspection des utilisateurs face à la dualité d’un environnement d’exécution qui bascule entre Bureau et Modern UI…

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