Tablettes : à chaque entreprise sa stratégie
IDC perçoit des approches très disparates dans les entreprises européennes en matière d’adoption des tablettes numériques.
À mesure que les entreprises mûrissent leur stratégie numérique, elles se penchent sur les problématiques de mobilité… et abordent la question des tablettes.
Ce constat, IDC l’établissait dans un rapport publié au mois de mai. Le cabinet américain d’études de marché estimait que sur le court terme, les ventes de tablettes en France – et plus généralement en Europe de l’Ouest – seraient portées par la demande en milieu professionnel.
La tendance s’est déjà fait ressentir au 1er trimestre : les achats dans les circuits BtoB ont progressé de 51,3 % d’une année sur l’autre, contrastant avec le recul global du marché* (- 10,5 % en y ajoutant les canaux grand public).
L’impulsion est donnée par la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni, où la tablette est de plus en plus souvent le seul terminal informatique dont les employés se servent pour le travail. Tout du moins dans certaines verticales, car de manière générale, le salarié ne s’est pas séparé de son PC, qu’il soit fixe ou portable (c’est le cas dans plus de la moitié des 2000 entreprises interrogées). À la rigueur, il utilise un smartphone en complément à sa tablette.
La convergence des usages au sens absolu du terme ne s’est donc pas encore concrétisée, d’après IDC. Et ce quand bien même les tablettes tendent à se substituer aux formats traditionnels non seulement dans le cadre des cycles de renouvellement du matériel informatique, mais aussi parfois de manière anticipée, au vu des nouvelles fonctionnalités qu’elles apportent.
Le phénomène est encore plus marqué si on se limite aux convertibles à clavier intégré (par opposition aux hybrides à clavier détachable), qui, de par leur nature même, sont taillés pour remplacer un ordinateur.
Les entreprises se tournent d’ailleurs vers des modèles de plus en plus grands en termes de taille d’écran : 30 % des achats concernent des terminaux d’au moins 11 pouces (IDC annonce 50 % « dans quelques années »), contre 10 % pour les tablettes.
Ces dernières, non livrées de série avec un clavier, répondent à des usages bien particuliers : exploitées par des serveurs, des médecins et infirmières ou encore des pilotes de ligne, elles sont beaucoup moins implantées dans les professions où l’on crée beaucoup de contenu (ventes, ingénieurs, juristes, etc.).
Le principal défi pour les entreprises n’est pas tant d’intégrer les tablettes dans leur stratégie, mais dans leur système d’information. Les décideurs IT interrogés par IDC butent notamment sur la gestion multi-OS ; plus particulièrement au Royaume-Uni. La plupart utilisent encore les outils d’administration fournis avec les appareils, mais on cerne une volonté globale de migrer vers des solutions unifiées.
* IDC table sur 221,8 millions de tablettes livrées en 2015, soit 3,8 % de moins qu’en 2014. Les grands formats (plus de 9 pouces) et les modèles à connectivité cellulaire devraient porter le marché.
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