Tarification : Oracle fait marche arrière

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Oracle a décidé d’abandonner son système de calcul des prix de licences basé sur la puissance des serveurs, au profit d’un système tenant compte du nombre de processeurs. Un changement qui rend les produits d’Oracle un peu plus accessibles, bien que leurs prix restent bien plus élevés que ceux des concurrents.

Oracle a de bonnes nouvelles pour ses clients : la toute nouvelle version de sa base de données 9i (voir édition du 15 juin 2001) ne coûtera « que » deux fois plus cher que les produits concurrents. La société a en effet abandonné son système de calcul des prix des licences basé sur la puissance des serveurs sur lesquels l’application est installée. Système appelé « Universal Power Unit Model » (ou modèle UPU). L’unité de puissance varie selon le modèle de processeur. Une unité est égale à 1 MHz s’il s’agit de processeur Intel et à 0,67 MHz s’il s’agit d’un processeur Risc.

Pour de nombreuses entreprises, ce nouveau modèle de calcul a entraîné des coûts de licence très élevés, allant jusqu’à faire payer à certains clients, évidemment mécontents, des montants d’un million de dollars plus élevés que d’autres utilisant des systèmes basés sur des solutions de Sun. Lors du lancement de la version 9i, Larry Ellison, le patron d’Oracle, avait eu l’air de concéder que ce modèle de calcul avait été une erreur. Du coup, la société est revenue à un modèle de tarification basé sur le nombre de processeurs inclus dans le serveur, comme font IBM ou Microsoft pour leurs applications de bases de données. Les nouveaux tarifs s’étalent de 15 000 dollars (environ 115 000 francs) par processeur pour l’édition Standard à 40 000 dollars (environ 310 000 francs) pour l’édition Entreprise. Les clients actuels seront informés dans le courant de la semaine de la manière dont ils pourront passer au nouveau modèle de tarification.

Un changement de tarification nécessaire

Depuis que l’UPU a été adopté, la croissance des ventes d’une année sur l’autre a baissé, pour passer de 30 à 6 %. Oracle a perdu suffisamment de parts de marché pour que les analystes considèrent que sa place de leader était en danger. Commentant la tarification de 9i, Larry Ellison a expliqué : « Il s’agit d’une baisse de prix qui devrait nous permettre de vendre plus de logiciels. Je pense que nous allons gagner un grand nombre de parts de marché. » Pour les analystes, ce changement était nécessaire pour faire repartir les ventes, vu que c’est notamment sur les prix que la concurrence a été la plus forte. Et le modèle UPU a été rejeté par un grand nombre de clients.

Reste que 9i est encore loin d’être un produit bon marché, ainsi que l’a d’ailleurs admis Larry Ellison. « Nous sommes deux fois plus chers qu’IBM. Toutefois, nous intégrons beaucoup plus de choses dans notre produit, fonctions qu’IBM facturent en plus. » En ce qui concerne les performances, la plupart des commentateurs pensent qu’Oracle conserve l’avantage.