Taxer l’e-pub : « Idée à contre-courant » selon l’Asic, « Non concertée » pour IAB France, « Du délire » côté Geste
Afin de compenser l’arrêt de la pub dans l’audiovisuel public, le gouvernement étudie une taxe sur la publicité en ligne. Réactions de trois organisations Internet.
Les premières réactions commencent à fuser concernant la nouvelle idée du gouvernement pour compenser l’arrêt de la publicité sur Internet : taxer la publicité en ligne. Selon Les Echos, le gouvernement planche sur cette nouvelle source de financement alors qu’il parachève le nouveau schéma de fonctionnement de l’audiovisuel public.
Cette nouvelle piste de taxes viendrait en supplément de celle déjà évoquée comme une ponction sur les opérateurs télécoms et terminaux électroniques proposant l’accès multi-canal à la télévision (PC, terminaux mobiles, baladeurs…).
La toute fraîche Association des Services Internet Communautaires (ASIC), créée en décembre 2007 et réunissant des acteurs comme Dailymotion (partage de vidéo), Priceminister (vente de produits d’occasion) ou Zlio (création de boutiques en ligne) proteste contre cette initiative gouvernementale. « Avec ce projet, c’est une taxe sur l’Internet qui serait instaurée. »
Avec un certain tact, l’Asic suggère « d’évoluer sur l’approche politique de l’Internet qui semble avoir prévalu ces huit derniers mois en France. » Tout en prônant une nouvelle approche : « Il ne s’agit pas d’un espace à juguler ou à taxer, mais d’un espace de création à soutenir et surtout un réservoir de croissance et d’emplois dont le développement doit être encouragé. »
Interrogé jeudi matin en marge de la présentation d’un guide pratique sur la manière d’éditer en ligne, le Groupement des éditeurs de services en ligne (Geste) se montre moins diplomatique. « C’est du délire », balance Philippe Jannet, président de ce club des éditeurs en ligne, en guise de commentaires à chaud. « En cas de décision, on aimerait être concerté », poursuit-il.
Même son de cloche du côté de l’Interactive Advertising Bureau en France. « C’est une idée non réfléchie et non concertée », déclare Jérôme de Labriffe, président du groupement spécialisé dans la publicité en ligne, contacté par Vnunet.fr vendredi en fin d’après-midi. « Jusqu’où va-t-on aller dans cette approche visant à taxer les secteurs économiques qui marchent. »