Le conseil d’administration de Telecom Italia s’est réuni mardi soir comme prévu (voir édition du 20 avril 1999) et a accepté « le principe d’une fusion à parts égales » avec Deutsche Telekom via une offre publique d’échange (OPE).La semaine dernière, des journaux allemands avaient indiqué que les opérateurs étaient en pourparlers. Les deux intéressés avaient confirmé la nouvelle ce week-end par un communiqué commun. Si elle se réalise, la fusion permettra à Telecom Italia d’échapper à une OPA hostile du groupe Olivetti qui doit démarrer le 30 avril prochain et débouchera sur la création du deuxième voire du premier opérateur mondial, dont la capitalisation sur le marché atteindrait 200 millions de dollars (voir édition du 19 avril 1999).Selon les journaux allemands, la fusion permettrait au nouveau groupe de réaliser 5,4 milliards de dollars d’économies d’échelle dans les 20 prochaines années. Les deux opérateurs pourraient notamment partager leurs investissements dans les infrastructures de téléphonies fixe et mobile.Toutefois, l’alliance achoppe encore sur plusieurs points. D’abord, à l’heure où nous écrivons ces lignes, Deutsche Telekom, actuellement premier opérateur télécom en Europe, souhaite toujours posséder plus de 50% des parts de la société qui serait créée avec l’opérateur italien. Telecom Italia demande pour sa part à l’opérateur allemand de préciser la manière dont il compte limiter le rôle de l’Etat dans le contrôle du groupe après la fusion. Le gouvernement allemand possède en effet encore 74% de Deutsche Telekom tandis que Telecom Italia, qui a été privatisée, n’est plus détenue qu’à 3,4% par l’Etat italien. Ce dernier peut certes s’opposer à la fusion mais il n’a pas, comme le gouvernement allemand, de pouvoir exécutif dans la gestion des affaires de l’opérateur national.Interrogé sur l’engagement de l’Etat dans Deutsche Telekom, Torsten Albig, le porte-parole du ministère des finances allemand, a indiqué que le gouvernement n’avait pas l’intention d’accélérer la privatisation du groupe qui durerait plusieurs années.Du côté de l’Europe, la Commission de Bruxelles devra également donner son accord. Il y a fort à parier qu’elle ordonne à Deutsche Telekom de renoncer à sa participation dans Wind, le troisième opérateur de téléphonie mobile italien. Celui-ci est détenue par l’électricien italien Enel à 51% et à parts égales par Deutsche Telekom et France Télécom.En France, ce dernier a rapidement fait savoir que le partenariat franco-allemand était complètement « incompatible avec un revirement stratégique unilatéral. » Outre la participation commune dans Wind, France Télécom et Deutsche Telekom possèdent la joint-venture Global One à laquelle participe l’opérateur américain Sprint (voir édition du 17 septembre). Suite aux annonces d’une possible fusion entre Deutsche Telekom et Telecom Italia, le titre en Bourse de l’opérateur historique a baissé de presque 10% en deux jours.Pour en savoir plus : * http://www.dtag.de/english (US).* http://www.telecomitalia.it (IT).
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