Les anciennes pratiques anti-concurrentielles d’Orange sur le marché des solutions télécoms d’entreprise laissent des traces.
Le dossier, bouclé il y a deux ans, ré-apparaît à travers une plainte déposée par trois opérateurs télécoms : SFR (France), BT (Royaume-Uni) et Verizon (USA).
Selon L’Express, le trio réclame 2,76 milliards d’euros de dommages et intérêts pour concurrence déloyale. Ils ont porté plainte chacun de leur côté dans ce sens devant le tribunal de commerce de Paris
En décembre 2015, l’Autorité de la concurrence avait condamné l’opérateur historique (France Telecom devenu Orange) à une amende de 350 millions d’euros pour pratiques anticoncurrentielles sur le marché des services télécoms d’entreprise.
Une sanction financière que le groupe télécoms n’avait pas cherchée à contester à l’époque.
Les faits pour abus de position dominante portent sur une période de près de 10 ans (à partir de 2002) après deux plaintes déposées par ses concurrents Bouygues Telecom et SFR entre 2008 et 2010.
SFR Business (division des services pros), le principal challenger de France Telecom/Orange à l’époque, évalue le préjudice à 2,4 milliards d’euros. De leur côté, Verizon et BT évaluent la hauteur du désagrément à 215 millions et 150 millions respectivement, résume Silicon.fr.
Avec un chiffre d’affaires annuel autour de 10 milliards d’euros, le marché des services aux entreprises reste convoité même s’il est deux fois plus petit que celui des consommateurs grand public.
Le marché demeure largement dominé par Orange avec une part de marché (70%) tandis que les rivaux sont loin derrière : SFR (20%) et Bouygues Telecom (5%). Free n’exploitant pas officiellement d’offres pros.
Dans une interview accordée à La Tribune en juin 2016, Sébastien Soriano, Président de l’ARCEP, appelle à une « ouverture réelle de ce marché à la concurrence ». Tout en poursuvant : « Il y a une vraie opportunité pour que ce marché-là bascule massivement vers la fibre, ce qui peut générer des opportunités. »
La création d’opérateurs alternatifs comme Kosc (soutenu par Bpifrance) devrait mettre de déverrouiller le marché.
Il existe d’autres initiatives visant à dynamiser le marché comme la création en mars de l’AOTA, acronyme d’Association des Opérateurs Télécoms Alternatifs indépendants, qui regroupe une douzaine d’acteurs*.
Elle a vocation à « améliorer les relations avec les principales divisions opérateurs d’acteurs puissants » et « stimuler la concurrence par les infrastructures et les usages/services à valeur ajoutée pour les entreprises et particuliers qui découlent de ces infrastructures ».
* ASC, Izzycom, Bretagne Telecom, EuraFibre, Neuronnexion, Hexanet, K-Net, Quantic Telecom, IP Line, Saclak, Voxity, Netalis. Le site Web de l’AOTA est en cours de construction.
(Crédit photos : Orange Business Services)
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