A 9,5 milliards d’euros – hors taxes – au deuxième trimestre 2013, le chiffre d’affaires des opérateurs français accuse une baisse annuelle de 7,6 %, alors que le nombre d’abonnés mobiles augmente, tout comme le volume global de communications et de données.
La chute des revenus est encore plus significative sur l’activité mobile (-13%, à 3,9 milliards d’euros), qui avait déjà connu un fort recul (-12%) sur la période de janvier à mars.
Voici plus d’un an que le marché français des télécoms se trouve dans cette situation de paradoxe.
Même la hausse du volume de minutes consommées sur le trimestre (60 milliards, soit +3,9% en glissement annuel) et de SMS/MMS échangés (48,5 milliards, c’est-à-dire +4,9%) ne compense pas la forte compression des prix induite par l’arrivée de Free Mobile le 10 janvier 2012.
En un an, le panier moyen du mobinaute est passé à 18,70 euros HT par mois (-16,3%).
Le marché de détail se caractérise ainsi plus globalement par une forte croissance des volumes doublée d’une baisse tendancielle des prix… et d’un baisse des revenus en valeur.
Autre point d’impact : les tarifs d’itinérance mobile imposés par l’Union européenne. Entre avril et juin, le roaming a généré 79 millions d’euros de revenus, soit une baisse annuelle de 23,5%.
Alors que dans le même temps, le volume de communication a crû de 60%, comme le révèle l’Observatoire des marchés de l’ARCEP (document PDF, 40 pages).
L’Autorité de régulation des communications électroniques est des postes est formelle : ce dynamisme anime le marché français dans son ensemble.
Un abonné mobile échange en moyenne 246 SMS par mois (+5% par rapport à 2012) et consomme 164 Mo de données (300 Mo pour les cartes exclusivement Internet, contre 148 Mo au 1er trimestre.
On compte, en outre, 74,8 millions de cartes SIM en circulation au 30 juin, dont 7,5 millions de forfaits bloqués (-23,3%), pour un taux de pénétration de 114,1%. Une telle progression en niveau n’avait pas été constatée depuis 2002.
Porté essentiellement par l’essor des objets communicants (MtoM), le secteur s’est étoffé de 5,9 millions de ‘clients’.
Chiffrés à 3,6 milliards d’euros comme l’an passé, les investissements des opérateurs – hors achat de fréquences – s’inscrivent dans la lignée de leur revenus.
Au 1er trimestre, le régulateur jugeait cette stagnation ‘non significative’, tout particulièrement parce que « les plans d’investissements des opérateurs répondent à une logique pluriannuelle et tous n’adoptent pas le même rythme d’investissements au long de l’année« .
Ensuite parce que « [ces] investissements […] sont de plus en plus mutualisés ». Il faudrait donc attendre le bilan annuel de 2014 et la décomposition entre les grandes catégories d’investissement pour comparer les différentes évolutions de ces derniers.
Le discours a sensiblement évolué depuis lors. En attendant la 4G, considérée génératrice de valeur pour les opérateurs, l’ARCEP reconnaît que l’essor du low cost a redistribué les cartes.
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