Télécoms, Halle Freyssinet, Ecole 42 : Xavier Niel squatte la TV
Sur BFM Business, Xavier Niel commente librement l’actualité du groupe Iliad-Free : T-Mobile US, Free Mobile, concurrence, Freebox…En passant par l’incubateur Halle Freyssinet et l’Ecole 42.
Invité ce matin de BFM Business après avoir été distingué aux BFM Awards, Xavier Niel a abordé de nombreux sujets dans le cadre d’une longue session multi-thématiques.
Tous les extraits vidéo (découpés en quatre tranches) sont disponibles en session de rattrapage sur le site de le chaîne d’actualité économique en continu.
Fiscalité : ce paradis appelé la France
Le principal dirigeant et fondateur du groupe Iliad-Free est revenu sur plusieurs thèmes comme son refrain sur « La France, paradis fiscal ». Il confirme son optimisme dans ce domaine qu’il avait déjà confié à un auditorium d’élèves de sciences-po.
« Deux exemples: je suis entrepreneur et je veux céder mon entreprise. Quel est le pays industrialisé du monde où je vais payer le moins d’impôt? C’est la France, avec 23% d’impôt sur les plus-values si je détiens mon entreprise depuis plus de 8 ans. Et si je veux transmettre mon entreprise à mes enfants: 5 à 7% de fiscalité. Dans quel autre pays au monde cela existe? »
Tout en reconnaissant que tout n’est pas rose dans ce domaine: l’idée de la taxe à 75% sur les revenus d’activité supérieurs à un million d’euros par an a été mal perçue à l’étranger, admet Xavier Niel.
Esprit start-up, es-tu là ?
Interrogé sur la volonté des entrepreneurs de bousculer les lois, Xavier Niel admet qu’il joue avec la règlementation tout en s’abstenant de dépasser une « ligne jaune », qui serait considérée comme une infraction. « Uber, Airbnb et Google font la même chose : ils jouent à un moment donné avec les lois mais il faut le faire intelligemment plutôt que de les enfreindre délibérément ».
Au cours de cette tranche d’entretien fleuve, Xavier Niel a abordé aussi l’élaboration de l’incubateur de la Halle Freyssinet qui accueillera à terme 1000 start-up. « Le plus grand incubateur du monde à des prix complètement dérisoires. Tout cela pour aider les jeunes à créer leurs boîtes ». Tout en poursuivant : « On fait du bashing sur la France quand c’est chez nous que ça se passe. Sur les incubateurs et la création d’entreprise, on est premiers! »
De son côté, Xavier Niel a précisé qu’il avait investi dans un millier de start-up à travers différents canaux dont le fonds Kima Ventures. « On fait 100 [deals] par an. »
Ecole 42 : c’est la rentrée
A propos de l’Ecole 42 dont la rentrée scolaire vient tout juste de survenir, Xavier Niel revient sur le problème qu’il juge fondamental d’ascenseur social en France. Entre 100 000 et 2000 000 jeunes par an sortent du circuit de l’enseignement.
Avec cette structure d’apprentissage « dans le dur » des fondamentaux de la programmation informatique, 3000 candidats sélectionnés bossent 450 heures pendant un mois (« la piscine »). Puis un candidat sur trois est retenu et on assure le financement de sa scolarité est assuré au sein de l’Ecole 42 (une structure ouverte 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7) sur une période de deux à quatre ans en fonction de la vitesse d’apprentissage des connaissances des élèves.
L’engagement initial étant de former en trois ans les jeunes de 18 à 30 ans à la programmation informatique. « Ces jeunes bossent comme des malades pour apprendre un métier et entrer en entreprise ensuite. »
T-Mobile US et la concurrence télécoms en France
Toujours dans cette série d’entretiens disponibles sur BFM TV, Xavier Niel est revenu sur son aventure américaine avec la tentative de rachat de T-Mobile US (propriété de Deutsche Telekom).
Xavier Niel fournit une analyse personnelle à propos du comportement de l’opérateur allemand qui a rejeté les avances du groupe Iliad-Free : « Il n’y a pas de vendeur. Il s’est dit que s’il vendait son plus gros actif, il allait se retrouver avec énormément de cash, donc ses actionnaires allaient vouloir un dividende. Après cette distribution, il ne serait plus le plus gros opérateur européen. Il deviendrait plus petit qu’Orange. Et si les autorités franco-allemandes lui demandent de fusionner avec Orange, il n’aurait pas le dessus ».
Autre argument avancé par le principal dirigeant d’Iliad-Free toujours lié à des « problèmes d’égo », Deutsche Telekom a peut-être eu peur d’imaginer une réussite à terme de Free « là où il avait échoué ». Dans son projet de reprise de T-Mobile US, Xavier Niel voulait dégager un Ebitda de 10 milliards de dollars d’ici deux ans (contre 5 milliards actuellement).
« John Legere, CEO de T-Mobile US, a mis en place une stratégie commerciale exceptionnelle (copiée sur nous) mais qui ne structure pas la boîte comme il faut pour pouvoir répondre à cette stratégie commerciale. Vous le voyez dans les résultats qui ont été publiés il y a quelques jours : la croissance d’abonnés est très forte mais les résultats stagnent et la boîte ne dégage pas de cash », commente Xavier Niel.
Xavier Niel considère que la croissance du groupe sur le marché télécoms en France va stopper d’ici quatre ans. Il cherche donc des relais à l’international. « En France, nous sommes dans un marché sympathique un peu concurrentiel. » Où les rivaux de Free « font semblant de trembler ».
A propos d’un éventuel rachat de Bouygues Telecom, Xavier Niel confirme la position adoptée à la rentrée : « On n’est pas acheteur. »
Free Mobile : on tient le coup
A propos de Free Mobile, le dirigeant affiche sa volonté de rester dans la course, malgré le « bullshit » de ses concurrents sur la couverture réseau. « On va atteindre les 75% (de couverture de la population) pour le réseau 3G) en avance par rapport à la date-limite fixée par l’ARCEP. Et même, on vise les 95% d’ici deux ans. »
Selon Xavier Niel, l’itinérance sur le réseau d’Orange « nous coûte des fortunes (…) Mais quand on revient sur notre réseau, on fait de très forts profits. »
Sur le volet 4G, Xavier Niel promet « plus de 50% de couverture à la fin de l’année ».
Les bonus produits
Toujours à propos de Free Mobile, Xavier Niel promet une keynote d’ici fin février 2015 pour « une surprise pour nos abonnés ». « Un petit truc, beau, un petit machin sympa (…) Parce que je trouve qu’on s’est un peu endormi sur le mobile. »
Pour la prochaine génération (la septième) de la Freebox, on verra « fin 2015 », souffle Xavier Niel. Mais, en attendant, une nouvelle version de la set-top box (sous forme de mise à jour ?) est attendue d’ici la fin de l’année.
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