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Telefónica s’appuie sur ses abonnés pour faire payer les GAFA

Que valent mes données personnelles, lesquelles partager, avec qui et sous quelles conditions ?

Telefónica espère que ce questionnement deviendra bientôt un réflexe chez ses clients.

Le groupe télécoms espagnol compte lancer, en 2017, une plate-forme technologique dédiée à cette problématique.

L’objectif de ce projet en développement depuis un an et demi est d’abord de redonner aux utilisateurs le contrôle de leurs informations… Mais aussi de leur permettre de les monétiser auprès des fournisseurs de services en ligne, qui en ont fait leur filon.

José María Álvarez-Pallete López est revenu sur les tenants et aboutissants de l’initiative à l’occasion d’une conférence donnée ce 5 septembre dans l’enceinte de l’université Menéndez Pelayo de Santander, en ouverture des 30esRencontres des télécoms et de l’économie numérique.

Le président exécutif de Telefónica – qui coorganise l’événement – s’est montré incisif à l’égard des GAFA, ces géants américains du Net dont les opérateurs européens exigent une contrepartie au titre du trafic de données croissant qui pèse sur leurs infrastructures.

Orange adhère

Également présent, Stéphane Richard, P-DG d’Orange, a renchéri, comme le rapporte El País : « La capitalisation boursière de Telefónica, Vodafone, Orange et Deutsche Telekom réunis est moins importante que la capitalisation boursière d’Apple ; et Facebook vaut plus en Bourse que nous tous ».

Vodafone s’associe à la démarche et déclare développer une plate-forme similaire, mais « différente du point de vue technologique ». L’objectif est le même : toucher les GAFA au portefeuille ou tout du moins les forcer à négocier avec les internautes, par exemple en offrant un service supplémentaire pour obtenir leurs données de géolocalisation.

Pour José María Álvarez-Pallete López, Google, Facebook et consorts en savent déjà beaucoup sur les utilisateurs de leurs services, mais « ils se servent d’algorithmes, alors que nous [Telefónica, ndlr] avons des données de consommation réelle : ce que [les clients] achètent, ce qu’ils dépensent, leurs préférences ».

On retrouve la philosophie de la start-up parisienne Cozy Cloud, qui prône, dans son combat en faveur de la protection des données personnelles, une vision « Self-data » de la relation client, avec une solution de cloud personnel à laquelle les grands comptes peuvent se connecter pour créer une « intimité numérique » avec les utilisateurs, sans inclure les GAFA dans l’équation.

Interrogé par l’AFP en Espagne, Google estime qu’à ce stade, il ne s’agit que de « spéculations », que ses utilisateurs peuvent d’ores et déjà maîtriser leurs données dans les paramètres de leur compte et que ses investissements en infrastructures sont importants, à travers les datacenters.

Crédit photo : Gajus – Shutterstock.com

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