Il s’est écoulé près d’un mois depuis la publication, par un ancien employé de Telegram, d’informations sur l’ICO que préparerait la firme basée à Berlin.
Cette dernière garde le silence à l’heure où on lui prête l’ambition de développer, autour de son application de messagerie chiffrée, une économie de services décentralisée fondée sur une crypto-monnaie : le Gram.
Affirmant avoir pu consulter une partie du livre blanc de 132 pages associé au projet, TechCrunch avait fourni, la semaine passée, quelques détails, notamment d’ordre technique.
Baptisée « Telegram Open Network » (TON), l’économie de services en question serait basée sur une blockchain « divisible » capable de traiter des millions de transactions à la seconde, avec une moindre consommation d’énergie, entre autres grâce à l’utilisation d’un protocole de consensus par preuve d’enjeu (Proof-of-stake, où la quantité de crypto-monnaie possédée détermine la capacité à valider des blocs).
La lecture complète du livre blanc, additionné de documents à l’attention de certains investisseurs, donne davantage d’informations sur TON, présenté comme un concurrent d’Ethereum.
Y seraient greffés, au démarrage, des services de proxy, de micropaiement et de stockage décentralisés – à l’image, dans ce dernier cas, de ce que propose Filecoin, auteur, l’été dernier, d’une ICO à 257 millions de dollars.
La plate-forme serait ouverte aux développeurs souhaitant y héberger des applications décentralisées. Il est question de la détacher de l’application de messagerie à l’horizon 2021 pour basculer sur un modèle de gestion communautaire, en open source (« Telegram Open Network » devenant alors simplement « Open Network »).
Telegram compte émettre un total de 5 milliards de Grams. Le prix unitaire serait fixé à 97 cents lors de l’ICO, qui interviendrait en mars, avec un objectif de levée de 600 millions de dollars, vraisemblablement exclusivement en monnaies fiduciaires.
Une prévente serait organisée en amont, sur invitation, avec le même objectif de financement. Ne pourraient y participer que des institutionnels et des individus faisant partie du cercle de confiance de Pavel Durov, fondateur de Telegram avec son frère Nikolaï.
Les remises pourraient aller jusqu’à 70 % dans le cadre de cette prévente, mais chaque participant serait tenu d’injecter au moins 20 millions de dollars… et d’accepter une période d’acquisition de 3 à 18 mois.
L’émission des Grams n’interviendrait qu’en décembre 2018, parallèlement au lancement d’une première version stable du TON. Il faudrait attendre le 1er trimestre 2019 – échéance fixée pour la mise en place des premiers services décentralisés – pour une cotation sur des plates-formes d’échange.
44 % du volume de Grams se négociera à terme sur lesdites plates-formes. 42 % seront mis en réserve au démarrage, officiellement pour protéger la crypto-monnaie de la spéculation. 4 % iront à l’équipe du projet et les 10 % restants serviront d’incitation – tout particulièrement pour les développeurs tiers – à faire grandir le TON.
Telegram peut miser sur une communauté de 170 millions d’utilisateurs actifs, pour 70 milliards de messages traités par jour avec son service objet de blocage gouvernementaux réguliers dans le monde (dernièrement en Iran). Autre atout : sa popularité dans la communauté des crypto-monnaies : plus de 60 % des projets d’ICO l’utiliseraient.
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