(Correctif apporté dans l’encadré en date du 04/01/08) Dans le débat concernant la nocivité présumée des fréquences radio dans le cadre de l’usage du téléphone mobile, le gouvernement a l’art de concilier le « principe de précaution » et le « service minimum ».
Dans une communication en date du 2 janvier 2008, le ministère de la Santé, de la Jeunesse et des Sports exprime une certaine retenue vis-à-vis de nouveaux modèles d’appareils de téléphonie mobile, dont certains destinés aux enfants. Si les pouvoirs publics recommandent un usage modéré des portables (en particulier par les plus jeunes utilisateurs), ils n’ont pas pour autant décrété une interdiction de commercialisation.
« Aucune preuve scientifique ne permet aujourd’hui de démontrer que l’utilisation des téléphones mobiles présente un risque notable pour la santé, que ce soit pour les adultes ou pour les enfants », souligne le ministère de la Santé. Tout en précisant aussitôt que plusieurs études scientifiques parues récemment « mettent en évidence la possibilité d’un risque faible d’effet sanitaire lié aux téléphones mobiles après une utilisation intense et de longue durée (plus de dix ans) ». La position officielle du gouvernement est résumé ainsi : « les limites inhérentes à ce type d’études ne permettent pas de conclure formellement sur l’existence d’un risque ».
« complètement informés » ?
Interrogée sur le sujet dans la cadre du Journal de 20 heures sur France 2 mercredi soir, Roselyne Bachelot, ministre de la Santé, a déclaré qu’elle n’a « pas jugé utile de supprimer [ce type de ] téléphones portables » tout en veillant à s’assurer que les parents « soient complètement informés en vertu du principe de précaution ».
La représentante du gouvernement a précisé qu’une « étude multi-centrique pour croiser les études françaises et internationales » était en cours. Une allusion au travail mené actuellement par l’organisation mondiale de la santé (OMS) qui réalise une synthèse des résultats de plusieurs études pour en tirer des conclusions scientifiquement validées (étude Interphone).
Autre initiative prise dans la foulée : l’agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (AFSSET) doit réaliser « une mise à jour de son expertise » sur les risques liés à l’exposition aux radiofréquences en intégrant les différentes études parues sur le sujet, tant en matière d’exposition que d’impact sanitaire.
Qu’est-ce qui a provoqué cette réaction « post-Noël » du gouvernement ? La réponse est à trouver du côté de Priartem (« Pour une Réglementation des Implantations d’Antennes Relais de Téléphonie Mobile »), qui à vocation « à se battre pour exiger que les opérateurs soient soumis à des règles respectueuses des conditions d’environnement sanitaires et esthetiques », et Agir pour l’environnement, une deuxième association « de mobilisation citoyenne en faveur de l’environnement ».
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