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Téléphonie : le choix de l’IP

VNUnet : A un moment où la téléphonie sur IP en était encore à ses balbutiements, qu’est-ce qui a motivé votre choix vers cette solution ?

Alexandre Martini :Lorsque j’ai intégré la société en tant que directeur, j’ai cherché à développer le système d’information en intégrant ensemble bases de données, téléphonie-messagerie et gestion électronique des documents. Pour la qualité de notre service, les informations doivent être centralisées et être accessibles par tous les intervenants en temps réel. Dans le cadre de la formation par alternance, le centre de formation représente le point central entre le stagiaire, l’entreprise et l’organisme finançant la formation. Nous recevons donc beaucoup d’appels auxquels il faut répondre le plus rapidement possible. Notre tâche devenait plus difficile avec la création d’un deuxième site distant de quelques kilomètres de notre site central, car je voulais absolument pouvoir créer une véritable fusion entre les deux. Il fallait que nos deux équipes puissent travailler conjointement. De plus, comme je devais changer de standard téléphonique, c’était le moment d’aller vers l’IP. Comme le deuxième site allait avoir une liaison Data permanente avec le site central, mettre la voix dessus me semblait être une suite logique dans le rapprochement des deux entités de la société.

VNUnet : Quels problèmes avez-vous rencontrés lorsque vous avez franchi le pas ?

Alexandre Martini :En septembre 1999, le choix de l’IP n’était pas évident à faire. Si la presse se faisait largement l’écho de la tendance IP, peu d’opérateurs avaient en réalité une solution prête. Une société comme Nortel m’avait même déconseillé à l’époque de me tourner vers l’IP… De plus, aucun revendeur n’était formé. Et lorsque j’ai opté pour la solution d’Alcatel, ils étaient eux-mêmes dans l’impossibilité de me montrer une solution déjà existante dans ma région.

VNUnet : Concrètement, l’installation a demandé combien de temps ?

Alexandre Martini :Notre solution IP a été réalisée en plusieurs temps. Il y a d’abord eu l’installation d’un PABX 4 200 E en janvier 2000, puis une liaison data en juin et enfin la voix sur IP en juillet 2000.

L’installation de la carte IP dans le PABX et sa configuration ont demandé une demie journée. Et il a fallu aussi une autre demie journée pour la mise en place des routeurs et des postes.

VNUnet : La mise en place d’une solution IP a-t-elle coûté plus cher que l’installation d’un réseau commuté ?

Alexandre Martini :J’ai acheté un standard téléphonique pour mon site central à 70 000 francs, auxquels s’ajoutent 40 000 francs pour une liaison Transfix de 256 Kbits/s. Les cartes IP plus les téléphones ont demandé un investissement de 40 000 francs. Si j’avais opté pour un réseau commuté, j’aurais peut être économisé à ce stade 10 à 20 000 francs.

VNUnet : Exceptée cette différence à l’installation, la voix IP vous fait-elle faire des économies ?

Alexandre Martini :Clairement. Sur le plan financier d’abord. Grâce à la voix sur IP, je n’ai pas eu à mettre un autre PABX sur mon deuxième site. La ligne Transfix qui sert aux transports des données et de la voix me coûte environ 2 500 francs par mois. Si je n’avais pas mis la voix sur IP, en plus de la ligne Transfix, je devrais payer environ 2 000 francs par mois pour un lien numérique permanent de 64 Kbits/s. La voix sur IP, m’évite de payer un autre abonnement à France Télécom. Mais surtout, mes communications d’un site à l’autre ne me coûtent rien. Certes, ce sont des communications locales, mais à la longue cela devient cher d’autant que nous payons déjà 22 000 francs de communications par mois. Pourtant, ce ne sont pas tant les économies qui m’ont fait choisir la téléphonie IP, que la qualité de service. C’est parce que nous pouvons être reliés en permanence, aussi bien au niveau des postes PC que téléphoniques, que nous pouvons traiter la demande d’une entreprise ou d’un candidat le plus efficacement possible. Aujourd’hui, tout est centralisé, mais cela n’empêche pas une grande souplesse d’utilisation.

VNUnet : Quelle est votre prochaine étape ?

Alexandre Martini :Nous souhaitons avoir des postes réellement multimédia. Nous allons donc brancher des ordinateurs directement sur les PABX via le logiciel PinkPhonie V3 d’Alcatel. Cela va donc être la fin des téléphones tels que nous les connaissons, du moins pour les téléacteurs, en attendant le reste de la société.

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