Terrorisme : Facebook et Twitter essaient d’endiguer le cyber-djihadisme
Les réseaux sociaux comme Facebook ou Twitter veulent court-circuiter la propagande djihadiste et l’apologie du terrorisme aux USA et en France.
Que ce soit aux Etats-Unis ou en France, les réseaux sociaux comme Facebook ou Twitter sont sollicités pour contribuer activement à la lutte contre propagande djihadiste et les appels ou incitations au terrorisme.
Une vigilance qui nécessite d’être accrue au regard de l’importance des médias sociaux dans la diffusion et le partage des contenus haineux.
En janvier, des représentants d’Apple, Facebook, et Google avaient rencontré le President Barack Obama pour discuter des moyens à mettre en place pour endiguer ce phénomène.
Et les initiatives sont parfois surprenantes. Ainsi, Facebook soutient des campagnes de contre-discours visant à discréditer la parole des djihadistes. L’objectif est de s’appuyer sur les membres du réseau pour tenter de réduire la portée des messages les plus radicaux.
Lors du récent Forum de Davos, Sheryl Sandberg, COO de Facebook, avait déjà évoqué ce type d’initiatives visant à arroser les pages et comptes pro-Daesh sur le réseau social avec des messages remplis d’amour et d’espoirs. La tactique a déjà été employée pour lutter contre l’influence des djihadistes mais aussi contre l’activisme des néo-nazis.
Des crédits gratuits de publicité sur Facebook sont attribués aux utilisateurs qui s’impliquent dans cette bataille anti-propagande. Ils peuvent atteindre jusqu’à 1000 euros. Des concours entre 45 lycées du monde entier ont été mis en place, en collaboration avec le Département d’Etat. Les équipes en place peuvent disposer d’un budget de 2000 dollars ou d’un crédit de 200 euros en publicité pour discréditer l’adversaire.
L’an passé, Facebook a également autorisé des anciens membres de groupes extrémistes à s’exprimer à travers des faux comptes pour générer une certaine confusion.
De son côté, Twitter avait fait le point sur sa contribution en la matière. Depuis la mi-2015, la plateforme de micro-blogging a supprimé plus de 125 000 comptes qui ont « publié des menaces ou fait la promotion d’actes terroristes » (essentiellement en lien avec l’organisation Etat islamique).
Pour ce job, le réseau hacktiviste Anonymous apporte aussi sa contribution en attaquant les comptes Twitter perçus comme pro-Daesh.
Plus globalement, les services Internet américains les plus populaires tendent à se montrer coopératifs pour agir en cas d’abus constatés. C’est-à-dire couper les comptes après signalement par leurs utilisateurs de contenus litigieux.
Endiguer l’influence pro-Daesh sur le Web francophone
Que se passe-t-il en France ? A l’occasion de son passage au FIC de Lille en janvier, Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur, avait effectué un bilan de l’activité en 2015 de la plateforme de signalements Pharos : 188 000 signalements, dont 32 000 liés au terrorisme (contre un volume global de 124 000 en 2014).
Parallèlement, les services de police ont traité plus d’un millier de demandes de déréférencement et de retrait de contenus, et procédé au blocage administratif de 283 sites suspectés d’apologie du terrorisme, selon Silicon.fr.
Mi-2015, le Premier ministre avait évoqué l’idée de constituer une « unité nationale de lutte contre la haine sur Internet ». Sachant que des cyber-patrouilles existent déjà entre la police, la gendarmerie et les services de renseignement.
Sans compter sur l’armée…Dans un entretien accordé aux Echos en juillet 2015, le général Didier Castres, Sous-chef d’état-major Opérations, recensait 2370 sites pro-Daesh francophones. « Ces sites ne représentent que 20 à 25% de tous les sites pro-Daesh. Ces pro-Daech échangent 41 000 tweets en français par jour. »
La guerre dans le cyber sera longue, CQFD.
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