Terrorisme : Twitter n’est pas le suppôt de la propagande de Daech
La justice américaine déboute une plaignante qui accuse Twitter de propager « consciemment » les appels à la haine de l’organisation terroriste islamiste.
Selon la justice américaine, Twitter n’est pas responsable de la diffusion de la propagande de Daech. Un juge à compétence fédérale d’un tribunal de district de San Francisco a considéré que le groupe Internet de Jack Dorsey ne commet pas d’infraction au regard de la loi contre le terrorisme (Anti-Terrorism Act).
La plainte avait été déposée par l’épouse d’un Américain tué l’an passé lors d’une attaque du groupe terroriste islamiste en Jordanie. Elle considère que Twitter favorise « consciemment » la propagation des messages à la haine diffusée par Daech. Le réseau social américain faciliterait également le recrutement de nouveaux membres dans l’organisation terroriste et son financement.
La justice américaine n’a pas suivi les arguments de la plaignante, considérant que Twitter n’est pas responsable du contenu diffusé par des tierces personnes via son réseau social (317 millions de membres à fin juillet).
Le juge a néanmoins reconnu un lien « ténu dans le meilleur des cas » (« tenuous at best ») entre Twitter et les assauts terroristes de Daech. Et a accordé le droit à la plaignante de remodeler les griefs pour nuancer l’approche sur la question de la responsabilité de Twitter même si le réseau social ne dispose pas du statut d’éditeur.
Pour dédouaner Twitter, le juge fédéral a également considéré que l’action basique d’ouvrir un compte par un membre de l’Etat Islamique n’est pas reconnue comme un délit en vertu de l’Anti-Terrorism Act.
De son côté, le groupe Internet californien organise sa défense en assurant avoir supprimé de manière pro-active 125 000 comptes pro-Daech depuis le début de l’année. Plus globalement, il assure que les menaces, la violence et l’apologie du terrorisme n’ont pas leur place sur le réseau social.
Règulièrement, les familles des victimes d’attaques terroristes lancent des procédures à l’encontre des principales plateformes communautaires accusées de laxisme dans la diffusion de contenus haineux par leur intermédiaire : Twitter, Facebook, Google/YouTube…
Dossier : Fields v. Twitter Inc., 16-00213, U.S. District Court, Northern District of California (San Francisco) selon Bloomberg
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