Test 3M CP45 : combiner n’est pas gagner

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3M CP45 pico-projecteur caméscope

Avec le dénommé CP45, 3M allie caméscope HD et pico-projecteur dans un châssis de baladeur multimédia. A la photographie numérique s’adjoint ainsi la visualisation instantanée. ITespresso.fr livre son verdict.

Vidéoprojecteur : balourd et gracieux à la fois

Avant de prétendre projeter des contenus, il incombe à l’utilisateur de réaliser des prises de vue. Dans le cas présent, l’incommodité d’une telle situation de test pousse à faire table rase de telles conventions pour s’attacher en premier lieu à la restitution en grand format.

Au premier allumage, le délai d’initialisation s’éternise, comme pour rappeler l’utilisateur impatient à la raison d’un processeur monocoeur de derrière les fagots.

Le panneau de commande tactile, s’il tombe comme un cheveu sur la coupe, s’abat surtout tel un couperet un peu trop acéré au dire de beaucoup : l’ensemble est bien trop sensible, même à niveau minimal (5 échelons).

A maintes reprises, l’on se prend à déclencher des actions par inadvertance. A contrario, comme à l’aube de sombrer dans un profond coma, le CP45 refuse parfois de répondre aux sollicitations… jusqu’à s’exécuter, avec un bon temps de retard. Irritant.

Connecté à un ordinateur personnel, le terminal est détecté tel un périphérique de stockage de masse. 3M n’a pas jugé nécessaire d’éditer un quelconque logiciel en complément.

Qu’à cela ne tienne, le débit en lecture est satisfaisant, notamment pour les fichiers hébergés en mémoire interne.

A contre-courant, l’écriture n’en finit pas, tout particulièrement avec de petits fichiers : la vitesse de transfert fluctue sans discontinuer, peu importe le poste de travail et le système d’exploitation mis en jeu. Les pressés sauront passer leur chemin.

Une aberration de taille couronne cette déception naissante : impossible de traiter en simultané les deux zones mémoire (intégrée et externe) et accessoirement, de déplacer des contenus d’un support à l’autre. 3M l’avoue sans concession, mais sa faute n’est qu’à moitié pardonnée.

A noter que le chargement de la batterie au lithium dure environ 7 heures par USB. Le recours à l’adaptateur secteur minimise ce temps à 4 heures environ.

Le CP45 en bonne et due forme, rassasié de fichiers en tout genre, sonne l’heure de la projection à tout vent.

Premier constat, des plus amers, l’explorateur est réduit à la plus simple expression d’une austérité soviétique à laquelle les seuls baladeurs audio bas de gamme ont habitué leur public.

Les tons noirs dominent, les menus sont lisibles, mais sans plus. Certains caractères accentués passent à la trappe, au même titre que des intitulés trop longs au goût d’un logiciel qui n’en fait qu’à sa tête. Rien à déclarer en revanche concernant la gestion des sous-dossiers.

Faire fi de cette trame persistante qui encombre l’écran relève d’un défi à la hauteur des plus téméraires, dont la pixellisation ambiante finira par avoir raison. Faute de grives, on mange des merles.

Bon point, il est possible de projeter absolument tout contenu affiché sur l’écran, mais aussi en provenance de dispositifs externes tels que des tablettes tactiles ou des lecteurs de médias. L’ensemble est transmis et restitué sans temps de latence significatif.

3M évoque une compatibilité avec une farandole de formats de fichiers : DAT, WMV, 3GP… ITespresso.fr s’en est tenu au conteneur AVI ainsi qu’au MPG, additionné d’un soupçon de MP4 encodé en H.264.

Rien à redire à cet égard, même en résolution Full HD. Seule anicroche au tableau, les diaporamas PowerPoint sont aux abonnés absents. Une conversion artisanale (ou via un logiciel fourni) est requise pour afficher la résultante au format JPG.

Sans ambages, les commandes sont simples comme bonjour, dignes d’un lecteur audio / vidéo traditionnel, certaines options en moins, entre autres un égaliseur qui eût été du plus bel effet.

A une trentaine de centimètres de distance de la surface de projection (tout support plane, de préférence de couleur claire), l’image affichée atteint les 25 centimètres en diagonale.

Moyennant une mise au point progressive, l’on peut prétendre s’éloigner jusqu’à 2,1m de la cible, pour une image de 1,65m de diagonale.

Néanmoins, les effets de la diffraction lumineuse se font ressentir à mesure que l’on recule. 20 lumens au maximum, c’est peu de chose, d’autant plus lorsque la batterie vient à faiblir.

La perte de qualité est alors irrémédiable, quand bien même l’on se tapit dans l’ombre pour proroger à l’envi une diffusion que contrarient fortement les conditions de surexposition.

De surcroît, la résolution se limite à 800 x 600 pixels, en ratio 4:3. De quoi remettre en question l’intérêt de la capture en haute définition 720p (1280 x 720) et la commodité de son format 16:9.

Qui plus est, il est inutile de miser sur l’ambiance sonore pour rehausser l’ensemble. Le haut-parleur intégré crachote difficilement un son en mono, étouffé, digne de cette cacophonie caractéristique des MP3 ultra-compressés.

Peu importe la qualité des fichiers source, les basses sont absentes, le son est sans relief et l’on arrive vite à saturation dès lors que l’on remonte le volume.

Le recours à la prise casque offre un meilleur rendu, mais condamne nécessairement l’entrée A/V. 3M impose là au consommateur un dilemme de taille que lui aurait épargné une simple différenciation physique des interfaces d’entrée et sortie.

Bannir au possible le recours au haut-parleur prend tout son sens dans l’optique de prolonger l’autonomie du CP45.

Sur un cycle de décharge d’environ 1h15 (projection alternée d’images fixes et animées ; à noter que la fiche constructeur indique 1h40), il y a jusqu’à un quart d’heure de différence !

3M CP45 pico-projecteur caméscope projection

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