Test Acer Aspire S3 : un premier ultrabook pour essuyer les plâtres
Intronisé en septembre dernier, l’Acer Aspire S3 ouvre la voie aux ultrabooks, un nouveau concept dont il est le premier représentant. ITespresso.fr rend son verdict.
Finesse et légèreté, des mots qui font rêver
Cantonné à 17 millimètres d’épaisseur, l’Aspire S3 se sent nécessairement à l’étroit. Ce régime draconien lui confère 1,4 kilogramme sur la balance.
La consumérisation des plates-formes mobiles ayant converti des hordes de salariés à l’usage des smartphones et des tablettes, le poids plume des ultrabooks a tendance à passer à la trappe, tel une banalité de l’épopée informatique.
Quand bien même le nomadisme exacerbé entraîne une redéfinition des codifications établies jusqu’alors, la relativisation est de mise, tant la barrière du kilogramme s’apparentait au Pérou pour les transportables d’il y a vingt-cinq ans.
Passé ce constat implacable, la ressemblance avec le MacBook Air saute aux yeux. Tout juste cette discrète estampe à l’effigie d’Acer ramène-t-elle à la réalité d’une copie dont le châssis low cost laisse la part belle à un plastique irisé d’un gris métallisé.
Seul le dos du panneau supérieur se pare d’un aluminium rafraîchissant au toucher, mais diablement exposé aux éraflures.
Parsemée de minuscules orifices dont la raison d’être reste obscure, la coque aurait pu bénéficier d’une attention plus poussée, à l’image de cette évacuation d’air dont l’allure imparfaite ne restera pas dans les annales.
A ce même titre, la visserie, exposée au regard comme Venus naissant du crâne de Jupiter, fait écho à des patins antidérapants dont la proéminence contraste avec le gabarit réduit du système stéréo intégré.
Côté connectique, l’Aspire S3 tombe bien bas. Sur ses façades latérale droite, un lecteur de cartes multimédia se bat en duel avec un vis-à-vis situé à l’opposé, en l’occurrence un unique port jack avec entrée et sortie combinées.
Plus discret, mais aussi moins accessible (c’est la croix et la bannière pour connecter des dispositifs externes), la suite de ce bien maigre florilège prend place à l’arrière.
Jouxtée de ces deux ports USB trop rapprochés pour y relier en toute aisance des dispositifs volumineux, la sortie HDMI supplante un VGA en voie d’extinction.
Fin du spectacle sur cette triste pauvreté matérielle et l’anecdotique présence annexe d’un indispensable port dédié à l’alimentation secteur.
Pas d’interface e-SATA ni de lecteur de disques optiques. Encore moins d’options telles qu’un lecteur d’empreintes digitales ou un emplacement ExpressCard.
Et la discrétion des deux diodes témoins (fonctionnement / charge batterie) de refléter la suffisance d’une machine condamnée d’emblée par un niveau d’optimisation insuffisant de l’électronique qu’elle embarque.
D’un emballage maousse costaud à la sauce Acer, s’extirpent un guide d’utilisation complet et un dépliant récapitulatif des principales fonctions du S3.
Les deux documents valent bien une consultation. Ils s’accompagnent du bloc secteur, relativement compact, cohérent dans la solidité des câbles adjoints et la fermeté des connexions qui en découlent.
L’heure venue d’en découdre avec les éléments, ouvrir la caverne d’Ali Baba sollicite les deux mains. Le système de repli du panneau d’affichage est sécurisé, sans s’avérer trop brusque.
En soutien de l’écran, une seule charnière tout du long, assez solide au demeurant. Mais la dalle a tendance à osciller avec une telle amplitude qu’il en transparaît une inéluctable fragilité.
A l’instar de son homologue qu’embarque le MacBook Air, le touchpad s’étend sur une surface généreuse qui offre d’autant plus de liberté à l’usage.
L’inclusion des boutons de clic à même le revêtement tactile occasionne un gain de place supplémentaire, mais n’empêche pas ces nuisances sonores distinctives d’agresser l’oreille par à-coups.
En tout fluidité, sans accroc, le pointeur répond au doigt et à l’oeil. Malgré une prise en charge du multipoint, le défilement s’effectue à un doigt, par le biais de molettes virtuelles. Par défaut, il n’est actif qu’à la verticale.
Ca se corse avec le zoom, qui manque de réactivité. Le désagrément émanant visiblement d’une aberration matérielle et non d’une absence logicielle, l’utilisateur frustré a tendance à accentuer la pression digitale, jusqu’à cliquer par inadvertance.
Elément déterminant à l’usage d’un ordinateur portable, le clavier intégré offre un généreux écart entre les touches (environ 4 millimètres), minimisant les fautes de frappe.
Bien en a pris à Acer de ne pas céder à la tentation d’une inversion des marqueurs Ctrl et Fn et de mettre à disposition des plus matheux un pavé numérique accessible moyennant une pression continue sur le modificateur de fonction.
Ombre au tableau, ce pavé directionnel ridiculement microscopique. Quand bien même l’on croisait pourtant les doigts après maintes déceptions (les portables HP souffrent également de cette tare), la maladie s’avère plus contagieuse qu’escompté.
Le drame ne s’arrête pas là, malheureusement. Tout est question de subjectivité à l’heure de juger du compromis entre course et silence à l’exercice, mais les touches, mal fixées dans leur logement, s’enfoncent si mollement qu’on a presque peine à martyriser le dispositif.
A double tranchant, ce choix d’accoler le clavier à la charnière libère des espaces latéraux qui font office d’excellents repose-poignets. En contrepartie, l’usager est contraint à se rapprocher de l’écran, irrésistiblement.