Test Nokia Lumia 800 : de l’audace, toujours de l’audace
Ambassadeur de Windows Phone Mango, le Nokia Lumia 800 s’est affiché sans gêne comme le Petit Prince des smartphones. Les doute que laisse planer la légitimité d’une telle entreprise valaient bien un test.
L’âme d’un photographe
Aigri, le mobinaute à la recherche d’une expérience multimédia adéquate s’attaquera avec suspicion au chapitre de la vidéo.
Excellente surprise s’il en est, les angles de visions approchent des 175 degrés à l’horizontale, pour une résolution de 800 x 480 points.
Un champ de perception si large que l’on en vient à regretter que Nokia n’ait pas intégré à son terminal une fonction de type VielView pour plus de confidentialité, comme l’a fait Sharp sur son Aquos Phone.
Parenthèse de rigueur avec toutes les dalles tactiles, les traces de doigts s’accumulent comme la vermine sur cet écran AMOLED, sans néanmoins faire d’ombre à un rétro-éclairage si puissant qu’il en fatigue les yeux à son niveau maximal.
Les couleurs en sont d’autant plus chatoyantes, bien qu’un effet de brouillard comparable à un flou gaussien ait tendance à ressortir sur certains clichés importés dans la mémoire du téléphone.
A la gloire d’un équilibre salvateur entre teintes rouges, vertes et bleues, les aberrations chromatiques se comptent sur les doigts d’une main. Le réglage d’usine est idéal et dispense d’une redéfinition fastidieuse des paramètres.
Son de cloche identique dans l’exercice de la photographie, si décevante sur de nombreux téléphones pourtant munis de capteurs que les sobriquets mélioratifs (Carl Zeiss, grand-angle, haute résolution, 1080p…) encensent à foison.
Par la présente, le Nokia Lumia démontre l’étendue de son talent artistique. Quelques minutes suffisent à louer les mérites d’une caméra à 8 millions de pixels précise dans son rendu.
Intuitive, la mise au point manuelle s’effectue en moins d’une seconde, pour des résultats satisfaisants jusqu’en intérieur, où le commun des smartphones a souvent tendance à agrémenter ses clichés d’un voile jaunâtre.
Le mode automatique n’abuse pas d’un flash qu’il utilise à bon escient. L’ouverture à f/2.2 y est pour beaucoup. Une telle générosité sauve régulièrement de la sous-exposition, au prix d’un temps de pose plus élevé.
Par voie de conséquence, les photos sont plus floues. Signe que les boîtiers reflex traditionnels et leurs équivalents numériques ont encore de beaux jours devant eux.
L’absence notable d’une webcam frontale condamne toute séance de visioconférence. Le désert de l’App Marketplace y fait brillamment écho : pas une application à l’horizon.
On eut légitimement pu espérer mieux d’un rejeton mobile qui inclut au catalogue de ses prétentions celle de s’immiscer en entreprise.
Une aberration peut en cacher d’autres. S’il est acté et entendu que la synchronisation de courriels relève de l’impossible, le Nokia Lumia 800 s’amourache tant de son client Microsoft Zune qu’il en fait son unique intermédiaire de communication filaire.
Adieu le sempiternel périphérique de stockage de masse, bienvenue à cet obscur protocole d’interaction impliquant, d’un côté, un smartphone qui n’en fait qu’à sa tête, et de l’autre, un logiciel truffé de bogues, sans comparaison avec son homologue Samsung Kies.
Tout au plus les transferts « over-the-air » d’Activesync facilitent-ils, dans la douleur, le processus de rapatriement des fichiers vers un disque plus volumineux que cette ridicule Flash de 16 Go sans port microSD annexe.