Test Sharp Aquos Phone : la 3D, mais avec un truc en plus

Mobilité

Sharp s’invite en territoire français avec le concours d’Orange. Le groupe nippon y distribue l’Aquos Phone, un terminal haut de gamme dont la raison d’être dépasse ses capacités 3D. ITespresso.fr a creusé le filon.

Multimédia : c’est dans la poche

Autoproclamé ambassadeur d’une expérience multimédia de nouvelle génération, Sharp en assume la mission, au même titre que le statut d’instigateur.

Le Japonais conquérant se lance sans coup férir sur un terrain qui est sien, tout particulièrement du fait de son implication dans la fabrication des écrans rétiniens destinés à l’iPad, troisième du nom.

Il met ce savoir-faire l’ouvrage et couronne l’entreprise d’un succès indéniable, le son excepté.

Telle est bien la faiblesse d’un terminal dont les performances graphiques n’ont pas grand-chose à envier à la concurrence. Mais à défaut d’une technologie dédiée, l’oreille souffre le martyr à l’écoute de musique via le haut-parleur interne.

Décevant, ce vilain petit canard voit ses quelques cancanements étouffés derrière une minuscule grille qui condamne les aiguës (absentes) autant que les graves (tout juste plates), sans accès à un égaliseur sonore.

Avec les oreillettes fournies, rien de mirobolant, mais le son est clair, assez profond, avec un rendu plus poussé des médiums. Le réglage du volume comporte dix paliers, mais au casque, dépasser le cinquième relève déjà de la folie auditive.

A noter qu’à la déconnexion de tout dispositif relié à la prise jack 3,5mm (kit mains-libres, écouteurs…), le player d’Android ne poursuit pas la lecture. Il la suspend (pause).

A chaque smartphone son point faible. Reste que l’Aquos affiche bien plus de caractéristiques à son avantage que de tares pourtant monnaie courante jusque sur les appareils de dernière génération.

Ainsi le chapitre de la photographie s’ouvre-t-il sur une note réactive et spontanée. Sollicité depuis l’interface d’Android ou grâce a déclencheur latéral, le capteur est disponible en à peine deux secondes.

Le basculement est rapide entre le mode automatique, l’enregistrement de vidéos, la capture en rafale et l’étrange Fisheye. Pour ce dernier (qui nécessite un traitement bien plus long), le point de vue, celui d’un poisson dans son bocal, déforme les contours de la scène, avec à la clé un rendu rocambolesque.

En complément, les options de mise au point et de réglage de l’obturateur ne manquent pas. Dommage qu’aucune commande ne figure directement sur l’écran de prise de vue. Il faut nécessairement revenir au menu de l’application pour faire ses réglages.

La majorité des photographes ponctuels se rabattront, à juste titre, sur une configuration automatique. L’Aquos Phone est plutôt juste dans ses estimations, alors pourquoi s’en priver ?

Malgré une tendance prononcée à la granulation dans des conditions de sous-exposition (montée en ISO sans toujours ouvrir au maximum), les résultats sont resplendissants et riches en couleurs bien qu’un peu trop jaunes dans des environnements excessivement lumineux.

L’ensemble reste tout à fait exploitable en JPEG, quoique les performances sont plus évidentes en grand-angle qu’en macro. Le pourquoi de la chose tient peut-être à une profondeur de champ presque exagérée, en la défaveur d’une compensation un peu juste, limitée à plus ou moins 2 EV.

Pour la balance des blancs, pas de réglage manuel. L’automatique remplit toutefois idéalement la tâche, quand les autres modes n’arrivent pas à sa cheville, hormis celui labellisé « Fluorescent ».

Comme dans les bons vieux jeux vidéo, l’application expose cette fameuse tendance à ramer dès lors qu’il y a un peu trop de monde à l’écran.

Plus exactement, le rendu est un peu bariolé, encore plus lorsque des tons noirs et contrasté s’en mêlent. Les aberrations chromatiques se multiplient alors, inéluctablement.

Et que dire de cette rafale en mode QVGA ? Les quelques 3 images capturées à la seconde ne pardonnent guère un manque de luminosité. Concrètement, le capteur ne suit pas la cadence et peine à synchroniser avec le flash LED. Il en découle des clichés ternes et embaumés d’un flou résiduel.

Plus anecdotique, la caméra frontale VGA remplit sa fonction d’intermédiaire de visioconférence, non sans une trame détectable à l’oeil nu, accompagnée d’une granulation néanmoins sans grande conséquence.

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