« À partir du moment où une chaîne est gratuite, elle devrait être gratuite pour tous les Français ».
Sébastien Soriano a fait cette déclaration hier au micro d’Europe 1, en référence au conflit qui oppose actuellement TF1 à plusieurs diffuseurs.
L’intéressé a évoqué son « devoir de réserve » dans ce dossier, non sans souligner que l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes), qu’il préside, pourrait être amenée à donner un « avis » au CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel).
Ce dernier avait appelé, mardi par la voie de son président par intérim Nicolas Curien, à une résolution rapide du litige entre TF1 et Canal+, « pour l’intérêt du téléspectateur ».
À défaut de pouvoir contraindre les deux groupes au dialogue, s’agissant d’une relation commerciale privée, il s’était dit à disposition pour engager une procédure de médiation.
TF1 et Canal+ n’ont pas donné suite à cette sollicitation, mais les chaînes du premier sont à nouveau, depuis hier 23 h, accessibles sur les offres satellite du second.
Cette manœuvre est intervenue après l’intervention du ministère de la Culture, qui a exigé que le signal soit rétabli sans délai pour les abonnés à l’offre TNT Sat, sous peine de « mesures législatives contraignantes ».
Du côté de Sébastien Soriano, on rappelle que les chaînes « ont une sorte de contrat avec l’État dans lequel on leur donne des fréquences qui leur permettent d’acheminer leur signal via l’antenne râteau, en échange de quoi ces chaînes doivent investir, notamment dans la création ».
Le président de l’Arcep insiste sur le déclin de cette antenne râteau qui permet une interaction directe avec les spectateurs.
Les chaînes de télévision, « diluées au milieu d’un tout beaucoup plus vaste qu’est Internet », « perdent le contrôle », affirme-t-il. « Elles vont devoir passer par des intermédiaires.[…] Ce sont d’abord les opérateurs télécoms, qui vont amener les réseaux. […] Et puis ce sont [les] assistants vocaux, de type Google, Amazon ou le Siri d’Apple », affirme-t-il.
Et d’inviter l’État à inscrire le cas TF1 dans une « vision plus large » pour « réinventer le paysage audiovisuel et sa régulation à l’heure des réseaux du futur », en suggérant une clarification de la législation pour y intégrer « ce principe très simple qui dit qu’une chaîne gratuite doit être gratuite ».
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