À mi-chemin entre le fonds d’investissement et la plate-forme de financement participatif, elle se présente comme la première organisation décentralisée hébergée sur la blockchain : The DAO fascine… et pose question.
Transparence, décentralisation, droit à la vie privée, fonctionnement démocratique : la plate-forme fait valoir une identité « qui existe par le consensus », ainsi qu’une autorité « définie par le soutien volontaire et l’effet de réseau ».
Difficile de définir son statut du point de vue légal*. Et pour cause : ses opérations sont régies pour l’essentiel par du code informatique.
Déployé sur la blockchain Ethereum (alternative à celle de Bitcoin), celui-ci ne devient opérationnel qu’une fois alimenté avec des unités de valeur ; en l’occurrence, les ethers. Lesquels s’obtiennent, à l’image des bitcoins, via des plates-formes d’échange.
Quiconque injecte des ethers obtient, en contrepartie, des jetons qui lui confèrent des droits de vote et de propriété. Le nombre de jetons accordés pour un même investissement diminue avec le temps, afin de récompenser les premiers contributeurs, qui prennent théoriquement plus de risques.
Si l’objectif de collecte n’est pas atteint à l’issue de la période de levée de fonds, toutes les sommes sont restituées.
Dans le cas contraire, le DAO (« Decentralized autonomous organization » ; littéralement « Organisation autonome et décentralisée ») peut entrer en phase projet.
En tant que tel, il n’a pas les moyens de créer des produits ou des services. Ces tâches sont confiées à des porteurs de projets dans le cadre de contrats « intelligents » (smart contracts) dont les termes sont inscrits, théoriquement de manière infalsifiable, sur la blockchain.
Tout possesseur de jetons peut soumettre une proposition et décider du temps de réflexion – deux semaines au minimum – qu’il laisse au DAO pour l’étudier, de manière externe à la plate-forme, notamment via des forums de discussion.
À condition d’atteindre un quorum fixé par défaut à 20 % de l’ensemble des jetons émis, les décisions approuvées à la majorité sont transformées en smart contracts auxquels sont attachés des ethers et qui sont paramétrés pour permettre au DAO d’influencer le développement du projet, tout en autorisant des transactions entre les membres, comme le transfert de jetons.
En l’état, l’exercice des droits de vote reste un processus complexe, décrit dans le livre blanc (document PDF, 31 pages) de The DAO, rédigé par Christoph Jentzsch, fondateur et CTO de Slock.it.
Cette société est la première à avoir soumis une proposition aux souscripteurs. Son principe : appliquer la blockchain à l’Internet des objets (IoT), tout particulièrement avec une serrure connectée capable de gérer la location d’un appartement et le paiement, en crypto-monnaie, de services annexes.
Pour sa première levée de fonds, The DAO a collecté 12,07 millions d’ethers (soit environ 150 millions d’euros) qui lui ont été envoyés à son adresse unique sur Ethereum : 0xbb9bc244d798123fde783fcc1c72d3bb8c189413.
La notion de respect de la vie privée s’illustre par le fait qu’il est normalement impossible de déterminer qui détient des jetons, et pour quel montant.
Sur le volet sécurité, The DAO assure avoir pris des mesures pour éviter qu’un individu ou un bloc d’actionnaires prenne en otage le processus de vote en s’octroyant plus de 50 % des jetons.
En premier lieu, la fonction de « curateur ». Nommé par la communauté, lui seul peut ajouter, sur liste blanche, des parties autorisées à recevoir des ethers. Remplaçable « à tout moment », il est aussi chargé d’identifier les personnes ou organisations à l’origine des smart contracts, puis de vérifier qu’ils ont bien soumis, sur la blockchain, les propositions sur lesquelles ils se sont engagés.
Un DAO peut par ailleurs se subdiviser, par vote, dans le cas où un ou plusieurs membres désapprouvent une décision et souhaitent retirer leurs ethers avant l’exécution d’un projet.
« Il y a vingt-trois ans, le CERN rendait la technologie du Web disponible et gratuite pour tous. « The DAO » veut faire la même chose, mais pour le monde de l’entreprise », résume Stephan Tual, codirigeant de Slock.it, interrogé par Les Échos qui a réalisé un focus DAO dans son édition du 1er juin.
On peut effectivement penser qu’à terme, naîtront sur le modèle du DAO des entreprises entièrement automatisées, sans intermédiaires de type comptable ou juriste.
* Certains estiment que le code, de par son caractère autonome, peut s’exécuter indépendamment des systèmes légaux. D’autres considèrent qu’il doit, tout du moins pour l’heure, être possédé ou a minima géré par des humains ou des entités créées par ces derniers.
(Crédit photo : GaudiLab – Shutterstock.com)
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