TheFamily lève 6 millions d’euros : à fond l’accélérateur
L’accélérateur de start-up parisien TheFamily lève 6 millions d’euros qui l’aideront à développer son modèle en Espagne et au Royaume-Uni.
Pour changer de dimension, TheFamily lève des fonds.
Étendant actuellement ses activités en Espagne et au Royaume-Uni, l’accélérateur parisien a réuni 6 millions d’euros auprès de références du capital-investissement telles que 500 Startups.
Présenté par Les Échos comme « le plus américain des fonds français de venture », SGH Capital a également mis au pot.
L’opération est par ailleurs souscrite, comme le souligne TechCrunch, par des business angels dont Fanny Péchiodat (My Little Paris) et Lars Seier (ex-CEO de Saxo Bank).
Fondé en 2013 par Alice Zagury (actuelle directrice), Oussama Ammar et Nicolas Colin, TheFamily a, ces derniers mois, renforcé les passerelles avec Londres et Barcelone pour y exporter son modèle.
L’accompagnement des entrepreneurs se fait sur trois axes. Le premier, c’est l’éducation, à travers des aides pour monter une société. En l’occurrence, des réunions, des cours en ligne… ainsi que la plate-forme de formation Koudetat.co, lancée il y a deux ans et autour de laquelle gravite une partie du modèle économique de l’accélérateur.
D’autres outils en ligne ont été mis en place depuis lors. Illustration avec « Les Barbares attaquent » : chaque mois, en partenariat avec l’Institut Montaigne, Nicolas Colin et Oussama Ammar détaillent l’impact du numérique sur une industrie donnée.
Le deuxième axe, c’est la fourniture de ressources allant du cloud à la comptabilité en passant par l’expertise en ressources humaines et les tests de marché.
La troisième brique, c’est le capital, réuni auprès de ces investisseurs – personnes physiques ou morales – que TheFamily appelle les « Godfathers » (littéralement, les « Parrains »). En un peu moins de 3 ans d’activité, plus de 80 millions d’euros ont été collectés pour financer près de 300 start-up.
Des pépites au portefeuille
En échange de ses services, TheFamily prend une participation minoritaire (3 à 7 % du capital) dans les projets qu’il accompagne, devenant ainsi « associé de long terme », comme Alice Zagury l’expliquait récemment à Challenges.
Sur son site Web, l’accélérateur met en avant une cinquantaine de jeunes pousses de son portefeuille.
Quelques-unes ont levé des fonds : StarOfService (place de marché ; 1,1 million d’euros en avril dernier), Azendoo (marketing ; 1,5 million d’euros en septembre 2015), 1001Pharmacies et Capitaine Train (environ 10 millions d’euros en trois tours de table dans les deux cas)…
D’autres ont fait ou font l’actualité, comme Heetch, dont les deux dirigeants sont poursuivis en correctionnelle pour « exercice illégal » et « pratique commerciale trompeuse » avec leur application de transport nocturne de particuliers.
TheFamily vit aujourd’hui essentiellement de son programme Pathfinder, qui consiste en la création de start-up pour le compte de grands groupes. Une activité qui représenterait 400 000 euros de revenus par mois, selon TechCrunch… et qui n’est pas sans rappeler le fonctionnement de Y Combinator, une pointure du domaine dans la Silicon Valley avec près d’un millier de start-up financées.
En matière de financement, TheFamily a élaboré, avec SB Avocats, le modèle AIR (« Accord d’investissement rapide »), qui doit permettre aux entrepreneurs de lever rapidement des fonds avec un minimum de formalités.
Lancé dans la lignée du Safe (« Simple Agreement for Future Equity »), le système repose sur des bons de souscription. Les investisseurs ne deviennent pas immédiatement actionnaires : leur entrée au capital est différée à la survenance d’un événement ultérieur, de liquidité par exemple. Cela permet de différer le débat de la valorisation. L’investisseur est récompensé en bénéficiant d’une décote de prix par rapport aux conditions du deuxième tour.
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