Thomson veut doter le MP3 d’un module de gestion de droits

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Encore largement exploité par les internautes, le format MP3 est délaissé par l’industrie musicale car dépourvu de module de gestion des droits numériques. Thomson travaille à pallier ce manque.

Apporter au MP3 les qualités des formats sécurisés WMA de Microsoft, AAC (exploité par Apple pour son magasin en ligne) ou encore RealAudio de RealNetworks, telle est la nouvelle ambition de Thomson qui devrait bientôt proposer un module de gestion de droits numériques (DRM) pour ce format, selon une information du Los Angeles Times. Développé dans les années 90 par le Fraunhofer Institut et Thomson, le MP3 est apprécié pour la qualité de son algorithme de compression et, surtout, pour sa portabilité. Il a connu son heure de gloire avec l’essor d’Internet et en particulier Napster, service grâce auquel des millions d’internautes s’échangeaient des titres musicaux compressés en MP3.

Un format boudé par l’industrie musicale

Mais l’absence de protection et de système de DRM met aujourd’hui le MP3 en porte-à-faux vis-à-vis de l’industrie musicale, qui préfère se tourner vers des formats propriétaires et sécurisés pour développer un modèle économique pour la distribution en ligne de ses catalogues musicaux. En proposant un module de gestion de droits, Thomson cherche tout simplement à reprendre la main sur ses concurrents. L’industriel français espère probablement s’appuyer sur les nombreux internautes qui continuent de s’échanger des fichiers MP3 sur les réseaux peer-to-peer (P2P) pour convaincre les producteurs de contenus.

Mais n’est-il pas trop tard ? L’arrivée d’un MP3 sécurisé constituerait une énième option technologique pour une industrie à la recherche d’un modèle économique. D’autre part, les fichiers numérisés avec ce futur format seraient incompatibles avec les baladeurs actuels. Les premiers appareils compatibles ne sont d’ailleurs pas attendus avant la fin de l’année. Paradoxalement, le marché de la gestion des droits numériques n’en est qu’à ses débuts. Thomson, fort d’un format numérique dont la réputation n’est plus à faire, aurait tort de ne pas tenter sa chance.