Tiscali dévoile ses ambitions pour 2003

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Résultats proches de l’équilibre, succès de la notoriété de la marque… Tiscali France consolide ses positions aussi bien comme fournisseur d’accès Internet que comme opérateur télécoms. Pour 2003, la société entend jouer sur les deux tableaux pour mener de nouvelles batailles. La libéralisation de l’ADSL et la réforme du service universel, lequel pénalise les accès bas débit, font partie des priorités.

Tiscali France va bien. Si son résultat d’exploitation (EBITDA) affiche encore une perte de 0,7 million d’euros en 2002, elle paraît insignifiante par rapport aux 62 et 142 millions d’euros de déficit respectifs en 2001 et 2000. « Un résultat proche de l’équilibre » pour le président de la société, Rafi Kouyoumdjian. Le chiffre d’affaires a progressé de 54 %, passant de 110 millions en 2001 à 170 millions d’euros en 2002 et sa trésorerie atteint les 106 millions d’euros. Surtout, la marque a fait exploser sa notoriété et a réussi à s’imposer auprès des internautes. Rappelons qu’en deux ans, Tiscali a acquis quatre fournisseurs d’accès (Libertysurf, Freesbee, Infonie et WorldOnline) et une dizaine de portails (Chez, Respublica, Monsieurcinema, Toobo…) tout en développant son activité d’opérateur, notamment en direction des entreprises (voir édition du 15 février 2002) et via les cartes prépayées Intercall.

Après l’industrialisation en 2001 puis la réunification de la marque en 2002, 2003 sera l’année du « développement organique », selon Rafi Kouyoumdjian : « Nous allons mettre l’accent sur l’accès professionnel et rester à l’affût des opportunités. » Outre les accès haut débit dédiés, Tiscali compte développer une offre d’accès ADSL en direction des opérateurs et FAI via l’option 3 de France Télécom (offre de revente en gros destinée aux opérateurs). « Nous ne croyons pas au dégroupage [Option 1, NDLR] comme solution globale », explique le président de Tiscali France. « Depuis la baisse des tarifs du 15 octobre, détaille Eric Denoyer, directeur du pôle télécoms, l’Option 3 comporte des modalités de démarrage et des coûts extrêmement élevés. » Selon le directeur technique, ces coûts obligent à monter 500 000 lignes avant d’espérer la rentabilité. « L’idéal serait d’arriver à un équilibre à partir de 100 000 lignes. » Ce qui reviendrait à baisser de 3 à 4 euros le tarif actuel fixé à 23 euros par ligne de 512 Kbits/s, selon les dirigeants. En tant qu’opérateur de réseau, le groupe compte bien se faire entendre auprès de l’Autorité de régulation des télécoms (ART) et va investir 10 millions d’euros sur l’Option 3 en 2003.

Un accès Internet par foyer.

Côté bas débit, Tiscali va mettre l’accent sur le client « consommateur », autrement dit l’abonné rentable et qui utilise les services de l’opérateur en opposition à la conquête de nouveaux clients. Le FAI se démarque notamment par un programme de fidélisation (Reciprok, voir édition du 13 février 2002) et sur les offres d’accès illimité total, le jour (voir édition du 12 juillet 2002) et la nuit (voir édition du 28 janvier 2003).

L’autre point d’envergure sur lequel Tiscali entend également mener sa bataille est la surtaxe du service universel (SU) infligée aux accès bas débit. Le SU permet de financer un service public minimum comme les appels aux urgences, etc. Il est supporté par les opérateurs sur les minutes de télécommunications des accès bas débit mais pas de l’ADSL. Pour Rafi Koujoumdjian, « c’est la France rurale qui finance le service universel ». Sous-entendu, les internautes exclus des zones couvertes par l’ADSL qui ne représentent que 20 % du territoire (mais 70 % de la population). Selon le président, sur un abonnement à 25 euros (forfait illimité), l’internaute paye 5 euros de service universel. La solution ? « Nous préconisons la répartition de la taxe selon le chiffre d’affaires » des différents opérateurs, propose Rafi Koujoumdjian. Autre cheval de bataille, l’informatisation des foyers. « Dans son plan RESO/2007, Jean-Pierre Raffarin voulait équiper chaque foyer d’un ordinateur, rappelle le dirigeant, nous voulons aller plus loin et proposons un accès Internet par foyer ». La proposition a fait l’objet d’un courrier au Premier ministre le 3 février.