ToIP : les PME disent oui, si « téléphonie » rime avec « économies »

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Special salon IP Convergence : une table ronde réunissant Scholè Marketing, Mitel et Andrexen a permis de faire le point sur l’adoption de la ToIP en entreprise.

C’est à l’occasion d’une conférence au salon de l’IP Convergence, que Nicolas Amestoy, directeur du cabinet d’études Scholès Marketing, a présenté l’Observatoire de l’IP convergence en France, qui analyse l’impact et l’adoption des solutions de téléphonie sur IP dans les établissements de plus de six salariés. Le constat est plutôt encourageant : la pénétration des solutions IP dans les entreprises est continue, avec une croissance annuelle d’environ 4 %. Toutefois des freins persistent, qu’il conviendrait « de lever pour lancer une croissance soutenue », a précisé Nicolas Amestoy.

3200 entreprises françaises de plus de six salariés ont été interrogées en deux vagues. Cette étude se veut ainsi représentative de l’état de l’équipement des établissements en matière de ToIP, puisque 80 % des entreprises en France sont des TPE et des PME. Nicolas Amestoy s’est empressé de souligner que les sociétés françaises sont bien pourvues en équipements télécoms : on recense 11,3 millions de postes fixes et 4 millions de mobiles au sein des entreprises.

Mais l’usage qui est fait de ces lignes téléphoniques reste classique : « Les entreprises sondées ne font que peu d’utilisations avancées du PABX*. Elles ne font appel en général qu’à la messagerie vocale ou au transfert d’appels », souligne Nicolas Amestoy. Les usages avancés mis à leur disposition, comme l’audioconférence, restent marginaux.

Le manque d’informations : un frein essentiel au développement de la ToIP

Des opportunités existent donc, reste à faire comprendre aux entreprises encore réticentes quels seraient les nouveaux usages ou les avantages dont elles pourraient bénéficier en passant à l’IP. Un obstacle freine en premier lieu une telle adoption : le manque d’informations sur cette technologie. Luc Hallion, directeur du Business Development chez Mitel, fournisseur canadien de solutions de communications IP, déplore le fait que « peu d’entreprises soient bien informées sur les opportunités que leur apporterait l’IP. »

Et d’ajouter : « Les équipementiers devraient avoir un rôle d’éducation et d’information ». Bref, la notoriété de telles solutions demeure très insuffisante. Et quand cette technologie est connue, c’est surtout par des offres ciblées pour le grand public, et non pour les professionnels. En effet, les types de solutions utilisées pour la ToIP passent via une box ADSL fournie par les FAI, ou par un système de PABX renforcé par une passerelle IP.

Les entreprises doutent de la fiabilité de la ToIP

En outre, même une fois suffisamment informé sur cette technologie, les réticences de certaines entreprises persistent. Et si cette technologie ne tenait pas toutes ses promesses ? Les établissements interrogés émettent en effet parfois des doutes sur la qualité de la voix, la nécessité de pratiquer des investissements importants dans l’installation de câblage sans être sûr du résultat, ou le fait de devoir dépendre de la bonne la marche du réseau Internet.

Grégoire Boutonnet, directeur d’Andrexen, éditeur et opérateur de Centrex et de services IP, se veut rassurant. « Une fois cette technologie mise ne place, une fois les équipes formées, les clients sont satisfaits ». En outre, la qualité de la voix sur IP est aussi bonne que si elle transitait pas un réseau téléphonique traditionnel. « 70 % des entreprises qui se sont converties à l’IP que la qualité de la voix est irréprochable. De plus, la ToIP ne modifie pas fondamentalement les usages », souligne Nicolas Amestoy.

Une demande constante : faire des économies

Au-delà de l’apparition de nouveaux usages techniques dans le domaine de la téléphonie, les entreprises demeurent très pragmatiques. Elles demandent à ce que la ToIP leur permettent de faire des économies sur la facture téléphonique globale. « Actuellement, la facture téléphonique est jugée bien trop coûteuse », explique Nicolas Amestoy. « La facture est notamment gonflée par les communications de fixe à mobile, ou de mobile à fixe ».

Ce qui laisse la place à des solutions convergentes, comme par exemple la mise en place d’un numéro unique, pour que les appels passés vers un poste fixe et demeurant sans réponse soit automatiquement basculés vers le mobile du collaborateur appelé, lui permettant ainsi d’être joignable en permanence. Des offres à coût unique mensuel peuvent aussi être proposées, comme une ligne fixe professionnelle ou une ligne mobile avec un numéro dédié permettant des communications illimitées vers les postes de l’ensemble des salariés de l’entreprise.

* Un PABX (Private Automatic Branch eXchange) ou autocommutateur téléphonique privé sert principalement à relier les postes téléphoniques d’un établissement (lignes internes) avec le réseau téléphonique public (lignes externes). (source Wikipedia)