Toshiba conteste les atouts de Transmeta
Le Crusoe de Transmeta ne serait-il pas aussi économe que prévu ? C’est en tous cas ce que proclame Toshiba, par ailleurs investisseur dans la start-up californienne.
Bien qu’investisseur dans la société créatrice du processeur hors norme Crusoe (voir édition du 20 janvier 2000), Toshiba vient de mettre en doute les affirmations de Transmeta concernant ses technologies d’économie d’énergie et de faible dégagement thermique.
Transmeta affirme que le Crusoe augmente l’autonomie des ordinateurs ultra-portables, leur permettant de fonctionner jusqu’à 8 heures éloignés de toute prise de courant. Ce qui revient à doubler l’autonomie actuelle de modèles équivalents fonctionnant à l’aide de processeurs Intel. La start-up californienne indique aussi que ces machines, dont aucune n’est encore commercialisée, seront plus silencieuses car elles n’ont besoin d’aucun ventilateur du fait de la plus faible dissipation de chaleur de la puce.
Malgré tous ces avantages, Steve Crawley, le responsable marketing de Toshiba en Grande-Bretagne, a annoncé que sa société ne prévoyait pas d’utiliser de puce Crusoe dans de futurs produits. Au contraire donc d’autres constructeurs, tels IBM ou Sony qui ont, eux, prévu d’embarquer le Crusoe dans quelques modèles de leur ligne de portables (voir édition du 17 août 2000).
« Le processeur Crusoe accroît effectivement l’autonomie, mais pas dans les proportions annoncées par Transmeta », a indiqué Steve Crawley. « Le rétro-éclairage consomme énormément d’énergie, environ un quart de la consommation totale. Au final, cela permet d’allonger la vie de la batterie de 30 à 40 % ». Il a également ajouté que Toshiba avait conçu des prototypes de portables ultra-légers qui fonctionnent pendant 8 heures sur batterie tout en utilisant des processeurs Intel.
« La technologie Transmeta est intéressante mais, pour le moment, nous ne sommes pas convaincus qu’elle offre ce qu’il nous faut. Il sera très intéressant de voir si elle sera capable d’offrir une vraie valeur ajoutée au consommateur en terme d’autonomie et de finesse », a-t-il ajouté.
De son côté, Transmeta a contesté les assertions de Toshiba, affirmant notamment que le prototype ayant atteint les 8 heures d’autonomie était trop lourd pour pouvoir être qualifié d’ultra-léger.
Ed McKernan, directeur du marketing de Transmeta, explique : « Le prototype de Toshiba nécessite une batterie pesant 1 kg fixée sur un Portege 3440 ou 3480. Ce qui signifie que l’on obtient au final un poids total de 2,5 ;kg, qui ne rentre donc pas dans la catégorie des ultra-portables, allant de 900 grammes à 1,8 kg ». Et de continuer : « Le processeur Crusoe de Transmeta d’aujourd’hui sera inclus dans des produits qui arriveront sur le marché au cours du 4ème trimestre de cette année ou du 1er trimestre de l’an prochain et qui offriront une autonomie d’une journée de travail ». Il a également insisté sur le fait que le Crusoe aidait les concepteurs et les fabricants devant trouver des solutions à l’important dégagement de chaleur des processeurs, « y compris celui d’Intel qui ne consomme qu’un seul watt ».
Cette « dispute » étonne quelque peu quand on sait que Toshiba avait passé avec Transmeta un accord de licence en février 98, qui suivait de près celui signé avec IBM en décembre 97. Ces accords donnaient à Transmeta l’accès aux technologies d’IBM et Toshiba en échange de l’utilisation des puces Transmeta dans leurs produits x86. Accords qui ont permis à la start-up de générer ses premiers revenus. Depuis, Transmeta a racheté ce droit, IBM et Toshiba conservant le droit de fabriquer et commercialiser des produits non compatibles x86 incorporant la technologie.