Non, Toshiba n’a pas l’intention d’arrêter de produire des PC et de revendre par la même occasion son usine chinoise de Hangzhou, comme l’a laissé entendre le quotidien Sankei Shimbun.
Un porte-parole du conglomérat nippon l’a réaffirmé, sans toutefois exclure l’éventualité d’une « prise de recul » dans le cadre d’une mutualisation d’activités avec Fujitsu et Vaio (marque sortie du giron de Sony en 2014 et dont le fonds Japan Industrial Partners est actionnaire à 90 %).
Cette alliance 100 % japonaise a la faveur des pronostics. Elle pourrait être officialisée avant le 31 mars, date à laquelle les trois groupes achèveront leur exercice fiscal 2015-2016. On ignore cependant quelle forme elle prendra, aussi bien du point de vue stratégique qu’au niveau capitalistique.
Selon le Yomiuri Shimbun, qui faisait le point sur le dossier la semaine passée, les discussions actuelles tourneraient précisément autour de la répartition du capital de la coentreprise qui naîtrait de cette accord tripartite.
En décembre dernier, Reuters évoquait une répartition à parts égales, c’est-à-dire en tiers. Aux dernières nouvelles, on partirait plutôt sur une participation minoritaire, de l’ordre de 5 %, aussi bien pour Fujitsu que pour Toshiba, le PC n’étant plus un axe de développement stratégique sur la feuille de route des deux firmes.
Le nouvel ensemble deviendrait leader sur le marché japonais du PC, avec environ 30 % de part de marché, devant NEC Lenovo Japan Group. Dans le monde, son potentiel de chiffre d’affaires s’éléverait à 10 milliards d’euros, pour environ 6 % de part de marché en volume.
Dans le schéma envisagé par le Sankei Shimbun, Toshiba se concentrerait sur la conception des machines, laissant à Fujitsu et Vaio le soin de produire sous sa marque Dynabook, tout en gérant l’approvisionnement en composants.
Un objectif : réduire les coûts à l’heure où les indicateurs sont dans le rouge. Début février, Toshiba a abaissé sa prévision de résultat net pour l’exercice fiscal 2015-2016 : il est dorénavant question d’une perte de 710 milliards de yens (5,55 milliards d’euros) sur un chiffre d’affaires de 6 200 milliards de yens (- 6,8 %).
Les pertes s’élèvent déjà à près de 500 milliards de yens sur le neuf premiers mois de l’exercice, contrastant avec ce bénéfice de quelque 100 milliards de yens enregistré un an plus tôt.
Entretemps, Toshiba a été frappé par un scandale financier : le groupe a avoué avoir truqué sa comptabilité pendant plusieurs années pour cacher les pertes de certaines filiales.
Nommé CEO en juillet dernier, Masashi Muromachi a la lourde tâche de piloter la restructuration de Toshiba. Au moins 10 600 postes seront supprimés dans le cadre de ce plan, dont 6 800 pour la division « Lifestyle Products and Services », qui regroupe TV, électroménager… et PC grand public.
Sur la partie BtoB, il n’est pas officiellement question d’abandonner le marché du PC, mais de gagner en efficacité à travers le rapprochement de l’entité « Personal & Client Solutions Company » et de la filiale Toshiba Information Equipments.
Crédit photo : Bloomua – Shutterstock.com
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