A l’occasion du Hot Chips17 organisé à l’université de Stanford, Toshiba a présenté mercredi 16 août un nouveau coeur de processeur, le MeP-h1. Basée sur l’architecture « Media embedded Processor » (MeP), l’unité de calcul est le premier processeur entièrement configurable du constructeur. Il permet ainsi d’intégrer un ensemble de solutions (chipset, mémoire cache, etc.) dans une même puce (Silicon on a chip ou SoC). Il se destine essentiellement aux boîtiers multimédias, notamment ceux qui doivent gérer d’importants flux vidéo comme les décodeurs vidéo et télévisions numériques.
Architecturé en 32 bits RISC, c’est un canal (pipeline) à neuf niveaux d’instructions exécutables qui donnent au MeP-h1 ses performances en matière de traitement numérique en regard de sa modeste fréquence d’horloge de 1 GHz, explique Toshiba. Il intègre également un principe de stockage de nouvelles instructions. C’est aussi le premier processeur à être gravé en 65 nanomètres (nm). Mais son constructeur précise qu’il peut être fabriqué avec d’autres processus de production, notamment le 90 nm.
Le marché des loisirs numériques en pleine expansion
Selon Toshiba, le marché des loisirs numériques est en pleine expansion. Mais les performances nécessaires aux traitements des flux numériques diffèrent selon les types d’applications. D’où l’offre d’un processeur entièrement configurable. Toshiba, qui utilise ses processeurs MeP pour ses propres produits, licencie sa technologie.
Le MeP-h1 n’est pas le premier processeur MeP du groupe nippon. En 2001, Toshiba avait présenté le MeP-c1 doté d’une architecture de 5 niveaux d’instructions par canal. Il servait notamment à décoder les codec MPEG2. cette version a été enrichie par de nouvelles instructions, ce qui avait donné naissance aux MeP-c2 (dont est issu le Mep-h1) et c3. Toshiba poursuit ses travaux sur l’architecture « c » et travaille aujourd’hui au MeP-c4 en parallèle du MeP-h1, qui se veut, donc, plus performant.
Et le processeur Cell ?
On peut cependant s’interroger sur la stratégie de Toshiba. Le constructeur a travaillé avec Sony et IBM sur la conception du Cell, un processeur multicoeur et multitâche en 64 bits, également destiné aux appareils de loisirs numériques notamment (voir édition du 8 février 2005). Toshiba a d’ailleurs annoncé son intention d’intégrer la puce révolutionnaire dans de futurs écrans plats LCD.
Il reste que les 4 GHz de fréquence d’horloge qui caractériseraient le Cell risquent de se révéler gourmands en énergie et en besoins de refroidissement. En limitant à 1 GHz la fréquence du MeP-h1, Toshiba espère probablement répondre à des besoins moindres mais plus précis en matière de consommation électrique et de dégagement de chaleur. A moins que ce ne soit tout simplement un moyen de proposer une alternative économique au Cell. Toshiba est en effet bien placée pour connaître les coûts de fabrication des deux puces.
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